C’est l’une des « mesures techniques » qui sera quasi-certainement inscrite dans toilettage du statut de la Polynésie française examiné par le Parlement en octobre prochain. Une petite révision du statut va permettre au gouvernement Fritch d’augmenter de près de 30% sa capacité d’embauche de collaborateurs !
Depuis le sulfureux rapport de la chambre territoriale des comptes de 2006 sur la présidence de la Polynésie française, l’État a travaillé à encadrer très strictement la taille des cabinets du gouvernement polynésien. Il faut dire qu’en 2003 le seul cabinet du président Gaston Flosse comportait 626 agents, soit un quart des agents de l’administration polynésienne de l’époque ! En 2011, une modification du statut est venue imposer la fameuse règle des « 3% ». Un plafond aux dépenses de rémunération des collaborateurs de cabinet a été fixé par la loi, à 5% de la masse salariale de la collectivité en 2012, puis 4% en 2013, et 3% les années suivantes…
Mais aujourd’hui, le gouvernement Fritch estime que ce « corset » est un peu trop serré. Plusieurs ministres se sont plaints de ne pas pouvoir engager assez de conseillers pour travailler convenablement. L’absence de remplacement des ministres de l’Agriculture et de la Jeunesse et des Sports, Frédéric Riveta et René Temeharo, peut d’ailleurs s’expliquer par le manque de marges de manœuvres financières du gouvernement… Et pourtant cette situation va bientôt changer.
L’administration… avec ou sans satellites ?
Le toilettage du statut qui devrait intervenir en octobre prochain va introduire une précision de taille pour donner un peu de « mou » à la règle des 3%. Une révision du statut va préciser que le plafond des dépenses de rémunération des collaborateurs de cabinet sera désormais de 3% de la masse salariale de la collectivité, satellites et démembrements compris ! Ce qui signifie concrètement que la masse salariale de l’OPT ou encore du Port autonome, par exemple, sera prise en compte pour le calcul de la règle des 3%. Et en augmentant la base du calcul du plafond, on augmente mathématiquement le plafond. Jeudi dernier, le vice-président du Pays en charge du Budget, Nuihau Laurey, confirmait que cette réforme allait permettre d’augmenter la masse salariale des contrats cabinets de gouvernement « de 30% ». « Mais c’est une limite, ça ne veut pas dire que nous allons embaucher 30% de collaborateurs en plus », tempérait immédiatement le vice-président. On vérifiera tout de même en 2017…