Difficile de dire qui est sorti gagnant du vote de la résolution demandant réparation à l’Etat pour le préjudice écologique sur les atolls de Moruroa et Fangataufa suite aux essais nucléaires.
La proposition de résolution du président de l’Assemblée, Marcel Tuihani, soutenue par le leader du Tahoeraa, Gaston Flosse, avait soulevé des tensions dans la majorité. Le président du Pays, Edouard Fritch, et son gouvernement étaient d’ailleurs absents de l’hémicycle pendant toute la durée des débats sur ce texte.
En début d’après-midi, la proposition a pourtant été adoptée par 36 voix pour, 19 contre et 2 abstentions. Dans le détail, l’ensemble des 11 représentants du groupe UPLD a voté en faveur du texte après avoir poussé la majorité à amender sa résolution en retirant la référence aux 90 milliards de Fcfp et en intégrant le recours à des « experts indépendants ». Les 8 élus du groupe A Ti’a Porinetia se sont opposés, comme une partie de la majorité. Et seuls 25 représentants Tahoeraa ont voté la résolution.
« J’aurais souhaité que la majorité Tahoeraa Huiraatira soit unie pour voter favorablement cette résolution », a regretté le président de l’Assemblée, Marcel Tuihani, a l’issue du vote. On l’écoute au Micro de Vaite Urarii-Pambrun :
Interrogé sur les relations entre le président du Tahoeraa, Gaston Flosse, et le président du gouvernement, Edouard Fritch, Marcel Tuihani a reconnu que les deux hommes ne se « voyaient plus » :
Finalement, avec seulement 25 représentants derrière lui, Gaston Flosse a manqué sa tentative destinée à mettre la pression sur le gouvernement d’Edouard Fritch à la veille du vote sur le budget. De son côté le président du gouvernement a constaté qu’il ne faisait pas encore le poids face au leader du Tahoeraa. Et enfin, s’ils ont saisi l’opportunité qui leur a été présentée, Oscar Temaru et l’UPLD n’en ont pas moins été doublés sur leur propre terrain du nucléaire par Gaston Flosse et Marcel Tuihani.
Difficile, dans ces conditions, de dire qui l’a véritablement emporté dans un vote aussi attendu et au sujet aussi sensible pour l’ensemble de la classe politique locale.