ACTUS LOCALESCULTUREÉDUCATION La SAT cherche un terrain pour un observatoire pérenne Lucie Rabreaud 2025-02-06 06 Fév 2025 Lucie Rabreaud Après avoir dû quitter la Cité de l’air, la Société d’astronomie de Tahiti est en recherche d’un terrain où accueillir le public pour ses soirées d’explication astronomique et d’observation du ciel. Mais l’association veut aller plus loin et souhaite désormais avoir un observatoire pérenne avec des instruments d’observation du ciel et du soleil, de quoi faire de la radioastronomie, mettre en place un planétarium permanent, avoir une salle d’exposition et un lieu de conférence. Reste à convaincre l’État et/ou le Pays. C’est une belle soirée du mois de juin, le ciel est clair, il fait frais et les étoiles brillent. Mais c’est la dernière soirée publique organisée par la société d’astronomie de Tahiti sur le terrain de la Cité de l’air où l’association avait ses habitudes depuis l’an 2000. Le terrain, appartenant à l’État, a été vendu et il faut déménager. Créée en 1997 par le passionné d’astronomie Claude Lamotte, la SAT chercher désormais un autre terrain pour accueillir le public et également prendre une autre ampleur. Cette malchance pourrait peut-être se transformer en chance. Seulement si la Société parvient à trouver chaussure à son pied. Son président Balakrishnan Mounirattinam prépare activement un gros dossier pour défendre l’association et ses ambitions : elle veut désormais implanter un observatoire pérenne avec des télescopes pour observer le ciel, des instruments d’optique pour surveiller le soleil, faire de la radioastronomie, mettre en place un planétarium permanent, avoir une salle d’exposition et un lieu de conférence. Et l’association a de quoi défendre son dossier : elle possède le plus gros télescope amateur du Pacifique, elle est le seul observatoire au milieu de l’océan entre l’Australie et le Chili, elle a même été reconnue comme observatoire international et est donc inscrite sur le site de l’Union astronomique internationale, numéro 35. Une reconnaissance qui permet à la SAT de participer à la recherche. « C’est notre objectif premier, c’est de participer à des travaux scientifiques, à l’échelle internationale. Il y a une photo du transit de Vénus devant le Soleil en 2012, qui a été prise par la SAT et qui a servi à la communauté internationale. Grâce à la photo, on pouvait voir l’atmosphère de Vénus. C’est une photo qui était exceptionnelle parce que toutes les autres photos qui ont été prises ne montraient pas ça. Donc c’est un partage avec les amateurs ou les scientifiques du monde entier », explique Balakrishnan Mounirattinam. https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2025/02/SAT-1.wav Et le matin même de cette interview, Balakrishnan Mounirattinam avait reçu un coup de téléphone d’Ariane Espace qui souhaite implanter des télescopes automatisés en Polynésie française. Et puis il y a tous les atouts de son emplacement : un ciel encore clair et préservé de la pollution lumineuse, une couverture importante de l’hémisphère sud et nord. Des atouts que le président aimerait un jour voir inscrit dans le marbre en transformant la région en « réserve céleste internationale » comme c’est le cas de la région d’Arthur’s Pass en Nouvelle-Zélande. La SAT fait d’ailleurs partie d’associations qui luttent conte la pollution lumineuse et souhaite plaider pour l’installation de lampadaires orientés vers le bas qui préservent le ciel. L’association est également investie auprès d’autres associations culturelles pour un travail commun sur les connaissances du ciel polynésien, d’autant qu’ici il y a de quoi faire avec la navigation aux étoiles. Pour Balakrishnan Mounirattinam, « on peut développer l’activité, et peut être même à long terme la professionnaliser. Moi je rêve que la SAT ait, un jour, une partie professionnelle où on pourrait engager les jeunes astrophysiciens du fenua. Des jeunes qui seraient partis au Canada, en France ou ailleurs pour faire de l’astrophysique et qui reviennent au fenua pour travailler de manière professionnelle, sur l’astrophysique ». https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2025/02/SAT-2.wav L’association compte de vrais passionnés, à l’image de Claude Lamotte qui a lui-même construit fr A à Z le télescope 660, l’instrument principal de la SAT, en faisant venir un miroir spécial. Ou encore à l’image d’Éric Mahé, qui a co-écrit un article sur la mission à Tahiti dans les années 1920, permettant de confirmer la théorie d’Einstein sur la relativité générale (BSEO 361). La SAT espère désormais convaincre le Pays ou l’État de lui trouver un terrain à la hauteur de ses ambitions. Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)