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La Tahiti Pro, nouvelle marche vers le rêve olympique de l’ISA

©CR/Radio1

Le président la Fédération internationale de surf, Fernando Aguerre est arrivé ce mercredi matin au fenua. Il vient assister à la Shiseido Tahiti Pro, étape déterminante du circuit mondial et évènement test à moins d’un an de l’épreuve olympique prévue à Teahupoo. L’occasion de préciser le rôle de l’ISA dans cette organisation et de réaffirmer son souhait de voir le surf devenir une discipline olympique permanente.

Pas moins de trois ministres sont attendus la semaine prochaine pour assister à la 23e édition de la Tahiti Pro : celui de l’Intérieur Gérald Darmanin, son délégué aux outremers Philippe Vigier et celle des sports Amélie Oudéa-Castéra. Aux premières loges pour observer les meilleurs surfeurs du monde se disputer les vagues sur le futur spot des Jeux olympiques de 2024, ils auront l’occasion de rencontrer un autre invité de marque, le président de l’ISA Fernando Aguerre.

Dernière étape avant les finales mondiales, point de passage avant les Jeux

L’Argentin, en poste depuis 1994, est arrivé mercredi matin à Faa’a, dans un contexte bien particulier. D’une part, cette 23e Tahiti Pro s’annonce déterminante pour le Championship Tour WSL : l’étape, dont la waiting period s’étend du 11 au 20 août, est la dernière du circuit mondial avant les finales de septembre. Et malgré quelques absents notables (le champion du monde 2019 et champion olympique 2021 Italo Ferreira et le n°2 mondial Ethan Ewing, tous deux blessés), les meilleurs surfeurs et surfeuses du monde sont de la partie pour tenter de décrocher les dernières places en jeu pour ces fameuses finales (il en reste une à prendre chez les dames, deux chez les hommes). Auxquels il faut ajouter cinq Polynésiens dans le main-event, une aubaine pour l’intérêt local.

D’autre part cette Shiseido Tahiti Pro 2023 s’apparente à un « test-event » à moins d’un an des JO. Si d’ici là, une autre édidiont de la Tahiti Pro est prévue en mai prochain, Fernando Aguerre souhaite déjà voir « comment Teahupoo sera vue par le reste du monde » en juillet 2024. « C’est un moment très important car, comme on dit, on a jamais de seconde chance pour faire une bonne première impression ».

C’est aussi l’occasion pour l’ISA de peaufiner sa propre logistique, puisque la fédération conserve un rôle dans l’organisation de l’épreuve olympique, sous la supervision du CIO. « Notre job est de faire tout ce qu’il y a à faire autour de la compétition : le lieu, la logistique, le travail avec les comités d’organisation locaux. Nous devons préserver la qualité de la compétition, la justice et l’égalité dans les résultats, comprendre le lieu, la sécurité des athlètes », liste le dirigeant.

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En résumé, « pour tout ce qui concerne la compétition proprement dite, l’ISA doit s’assurer que tout est fait le mieux possible, donc c’est un rôle très important. »

Graver le surf dans le marbre

Si le président accorde autant d’importance aux Jeux, c’est qu’ils sont un « objectif personnel » de longue date : faire de la discipline une épreuve permanente lors de chaque olympiade. Pour le moment, le surf est qualifié de « sport additionnel » depuis sa première apparition à Tokyo en 2021. Après les Jeux de Paris, il ne restera plus qu’une marche à passer pour l’ISA si elle souhaite graver la planche dans le marbre des JO : convaincre Los Angeles de programmer le surf en 2028. « Le président du CIO nous avait dit:  »si Los Angeles veut aussi du surf à ses Jeux, vous deviendrez un sport permanent » », assure l’Argentin. Au vu de l’intérêt des Californiens pour la glisse, et à en juger par les spots qu’offre la côte Ouest des États-Unis, cette ambition n’a rien d’utopique.

Selon Fernando Aguere, cette démocratisation de la planche au sein de la compétition planétaire s’inscrit dans le sens de l’histoire. « Pour un tas de fans de l’olympisme, l’arrivée du surf aux Jeux était une surprise car nous ne sommes par un sport mainstream. Mais de plus en plus les gens tombent amoureux du surf parce que l’humanité est de plus en plus amoureuse de la nature. On est l’un des rares sports qui se pratiquent directement dans la nature, on n’a pas besoin d’un terrain de jeux, le terrain est là, et il est là tous les jours ».

Un terrain de jeu et un amour de la nature, voilà qui pourrait bien définir le spot de Teahupoo, même si les vagues pourraient se montrer timides cette année. Pas de quoi remettre en cause l’intérêt de la compétition, certains surfeurs étant plus à l’aise dans de petites conditions. Fernando Aguerre rappelle qu’à Tokyo, les chances d’avoir de bonnes vagues étaient minces. « Certains me disaient que l’on risquait tout, mais je répondais que c’était comme ça, que c’était le ballon qu’on nous passait et qu’il fallait jouer avec », se souvient-il. L’histoire lui avait finalement donné raison, puisqu’un typhon avait touché le Japon quelques jours avant la compétition, « et en trois jours les vagues sont passées de la hauteur de la poitrine à la tête, puis au-dessus de la tête. C’était comme un scénario idéal », rappelle-t-il. Et quel que soit celui de la semaine prochaine sur la passe de Hava’e, le président de l’ISA souligne déjà « un bon partenariat » entre les différentes parties prenantes de l’organisation. « C’est une grande opportunité pour Tahiti et les Tahitiens l’ont saisie. Seul, on ne peut rien faire, il faut que ce soit fait en équipe », sourit le patron de l’ISA.

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Propos recueillis par Charlie Réné.

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