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La TEP règle ses comptes avec EDT

La société Transport d’énergie électrique de Polynésie (TEP) met la société Electricité de Tahiti (EDT) face à ses responsabilités après la coupure générale qui a affecté près de la moitié de l’île de Tahiti le 29 février dernier. Selon le fournisseur d’électricité, l’incident avait été provoqué par les conditions météorologiques dégradées qui touchaient l’île. Faux, rétorque la TEP qui a publié lundi l’analyse de l’incident qu’elle impute à EDT.

La TEP a inauguré lundi sur son site Internet une nouvelle rubrique appelée « analyse incident ». L’objectif recherché par la société en charge du transport de l’électricité est, selon la TEP, de permettre à ses clients de « mieux comprendre et appréhender » les incidents survenus sur le réseau de l’île de Tahiti. Et pour son premier article, c’est le « black-out » du 29 février dernier qui est passé au crible comme l’ont rapporté mardi nos confrères de la Dépêche de Tahiti. EDT avait expliqué dans un communiqué que cette coupure générale avait été provoquée par les fortes pluies et les inondations. De fausses excuses pour la TEP qui se borne à analyser points par points, tous les événements qui ont conduit à ce black-out. Dans sa conclusion, la TEP impute la responsabilité totale à EDT qui n’a pas su prévoir une réserve d’énergie suffisante pour pallier la défaillance d’un de ses systèmes de production à l’heure d’un pic de consommation. Pour la TEP, la coupure du plus gros groupe thermique de la centrale de la Punaruu et le délestage qui a suivi, aurait pu être évité si EDT avait mieux su gérer la réserve de courant disponible dans le réseau. EDT n’a pas eu d’autre choix que de confirmer ces informations à nos confrères de la Dépêche de Tahiti. Cette mise au point de la TEP intervient dans un climat de tension entre le fournisseur et le transporteur d’électricité, ce dernier souhaitant récupérer la mission de dispatching du courant sur l’ensemble du réseau. Rappelons que dans le cadre du plan de transition énergétique voulu par le gouvernement, EDT s’apprête à quitter le capital de la TEP. Parallèlement, le vice-président et ministre de l’Energie, Nuihau Laurey, cherche également à remplacer le directeur de la TEP à qui il est reproché l’immobilisme de la société. Le président du conseil d’administration de la TEP, Bruno Marty, est lui aussi dans le viseur pour ne pas avoir donné suite à cette requête.

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4 Commentaires

  1. Iritahua
    9 mars 2016 à 6h43 — Répondre

    Et voilà ce n’est pas la TEP, c’est EDT. Bande de nuls, s’il n’y a rien que des incompétents à gérer et des compétents à augmenter leurs salaires, la Polynésie n’en n’avait nullement besoin ces genres de personnage et que c’est la population qui paie les dégâts par la suite.

  2. Teriivaea
    11 mars 2016 à 11h13 — Répondre

    La production et l’accès au public du rapport d’analyse d’incident réalisé par la TEP constitue une avancée remarquable. C’est avec ce souci véritable de rendre compte et de transparence que le service public de l’électricité peut progresser et l’analyse et la divulgation des causes et circonstances des défaillances ne doit absolument pas être interprété comme un règlement de compte mais comme un travail salutaire dans le sens de l’intérêt général. On doit toutefois remarquer que cette louable transparence contraste singulièrement avec la toujours grande opacité, nonobstant une commutation appuyée, du concessionnaire de distribution EDT et de son concédant (pas de mise à disposition du public du rapport annuel du délégataire pas plus que du rapport de l’expertise des comptes sur lesquels sont basés la nouvelle formule tarifaire).
    Le fait que le concédant accuse publiquement d’immobilisme l’équipe dirigeante du concessionnaire de transport TEP, pourtant infiniment plus transparente et sincère que celle du concessionnaire EDT, apparaît donc plus que paradoxale. Elle est même carrément suspecte et fait craindre, derrière certaines avancées annoncées mais qu’il reste à mettre en œuvre, à la poursuite des errements passés, dans un contexte toujours possible de la poursuite d’une forte connivence entre concédant et concessionnaire malgré une présentation médiatique de discussions « serrées » entre EDT et sa tutelle, connivence qui se ferait encore immanquablement sur le dos des abonnés.

  3. Teriivaea
    11 mars 2016 à 14h01 — Répondre

    Un petit complément, le concessionnaire fait preuve non seulement généralement d’opacité, mais aussi en l’occurrence de communication fallacieuse, comme il a fini par le reconnaitre dans le présent incident, en le mettant d’abord fallacieusement sur le dos des intempéries.
    Notons que le cahier des charges de la concession prévoit des pénalités pour des interruptions de service dont la responsabilité incombe au concessionnaire. Jamais par le passé, l’autorité de tutelle n’a osé appliquer de telles pénalités, pourtant pédagogiques, à son délégataire à l’occasion d’incidents similaires, ce qui est tout à fait significatif du véritable sens du rapport de soumission entre les 2 protagonistes. Pour l’heure, rien n’indique malheureusement que cette situation anormale aurait évolué.

  4. LNT
    20 avril 2016 à 23h36 — Répondre

    Merci pour ces précisions.
    Les accusations d’immobilisme lancées par Nuihau Laurey paraissent en effet grossières et sans fondement.
    Dommage que les journalistes qui les ont relayées ne nous informent pas sur le bilan de la TEP: ont-ils lu ce bilan ? L’ont-ils analysé?

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