Samedi après-midi, plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées place Tarahoi à Papeete pour dénoncer toutes les formes de violence en Polynésie. Pour les manifestants, cette violence est en perpétuelle augmentation sur le fenua. Mais passée l’émotion du drame de Bora Bora, qu’en est-il de la réalité ? Les derniers chiffres de la délinquance montrent effectivement une augmentation constante du nombre d’agressions ces dix dernières années, mais cette tendance tend à s’inverser depuis deux ans. L’année 2014 a été la première à enregistrer une baisse des agressions depuis dix ans.

L’agression gratuite et mortelle de Sandy Ellacott à Bora Bora a particulièrement ébranlé la Polynésie ces dernières semaines. Si la mobilisation de samedi a rassemblé plus de 4 000 personnes, c’est que la plupart d’entre elles se sentaient concernées par la nécessité d’enrayer la violence au fenua. Une violence, qui, selon les manifestants, va crescendo depuis quelques années.

Pour autant, il ne s’agit là que d’une impression confortée en partie seulement par les chiffres de la délinquance. Chiffres présentés dans le dernier rapport du député Jean-Jacques Urvoas qui évoque notamment « les spécificités de la délinquance en Polynésie française ». Un rapport qui précise que les faits de violence aux personnes rapportés aux forces de l’ordre ont presque doublé ces dix dernières années en Polynésie. De 1 239 « atteintes volontaires à l’intégrité physique », on est passé à 2 517 en 2014. Pour autant, le même rapport note une « stabilisation » du nombre des agressions en 2014 avec la première année enregistrant une baisse des agressions depuis dix ans. Pour l’année 2015, les chiffres ne sont pas encore connus officiellement. Mais en juin dernier, le commandant de la DSP Loïc Hanuse avait fait le point sur Radio 1 sur la délinquance au premier semestre à Papeete. Il notait une baisse de 20% des vols avec violence et une stabilisation du nombre d’agressions.