Le procès en appel du moniteur de plongée qui accompagnait la plongeuse de 46 ans décédée en août 2010 à Rangiroa s’est déroulé jeudi matin. Condamné à un an de prison avec sursis en décembre dernier, le moniteur a fait appel estimant ne pas être responsable du décès de la plongeuse.
Jeudi matin, le moniteur de plongée, Patrick Grelier, a été jugé de nouveau devant la cour d’appel pour « homicide involontaire » par manquement à une obligation de prudence et de sécurité, pour l’accident de plongée mortel qui avait coûté la vie à une plongeuse en août 2010 à Rangiroa. A l’époque le moniteur fédéral de deuxième degré avait accompagné un couple de touriste, Sylvie Gérard, plongeuse de niveau 3, et Eric Hauchecorne, également moniteur. Dans la passe de Tiputa à Rangiroa, Sylvie et Patrick avaient été séparés d’Eric par un mascaret particulièrement violent. De retour à la surface, le moniteur avait réussi à franchir le récif en abandonnant la plongeuse pour aller chercher du secours. Celle-ci avait ensuite été retrouvée morte noyée sur la plage.
« Il n’y avait plus de solution parfaite »
En décembre dernier, le tribunal correctionnel avait condamné le militaire à un de prison avec sursis. Devant la cour d’appel, le moniteur a refusé de reconnaître sa responsabilité dans cet accident. Selon Patrick Grelier, sa décision de franchir le récif était motivée par le fait que « Eric Hauchecorne était le seul en danger » et parce qu’il n’y avait pas assez « de sécurité en surface ». « Ce n’était pas prudent de la laisser seule avec la présence de requins tigres », s’est justifié le moniteur. « Il n’y avait plus de solution parfaite. Il m’a semblé que la meilleure stratégie c’était d’essayer de passer ».
Un an de sursis demandé
Appelé à s’exprimer à la barre, Eric Hauchecorne a indiqué n’avoir couru aucun « hypothétique risque ». « C’était de la folie, rien ne justifiait sa décision » a réagi le compagnon de la victime. « Pour moi c’est un abandon de personne en danger, il a cherché à sauver sa peau ».
De son côté, le parquet a demandé la confirmation de la peine prononcée en première instance, estimant que la décision du moniteur « était inadaptée ». La décision de la cour d’appel sera rendue le 30 août prochain.