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Lady Box : un appel à la solidarité contre la précarité menstruelle

La collecte a commencé ce matin au Centre Vaima, à Papeete. ©Presidence

Le gouvernement, en partenariat avec plusieurs associations, a lancé une collecte de produits d’hygiène féminine (serviettes, tampons…) dans une dizaine de centre commerciaux et médicaux de Tahiti. Des dons qui seront ensuite confiés à des associations. L’opération, baptisée « Lady Box », a aussi pour but de sensibiliser sur cette forme de précarité.

Le sujet est si peu connu qu’il aurait « étonné » les collègues d’Isabelle Sachet lors de sa présentation en conseil des ministres. Et pourtant, à entendre la ministre de la Famille et des Solidarités, « la précarité menstruelle touche énormément de femmes, en Polynésie comme ailleurs ». Il suffit de s’intéresser aux prix des serviettes hygiéniques, tampons et autres produits de protection menstruelle pour comprendre le problème. « Certaines ont du mal à se les payer, et n’en parlent pas, parce que c’est un sujet intime », reprend la responsable. Résultat, des femmes déjà en situation de vulnérabilité qui « se débrouillent comme elles peuvent » et « vivent très mal leurs règles ». Les autorités évoquent des enjeux « hygiéniques et sanitaires importants », mais aussi « des impacts en termes d’insertion socio-professionnelle et d’estime de soi ».

Le débat sur la précarité menstruelle a déjà fait du chemin, dans le reste du monde. Certains pays ont opté pour des mesures d’aides ciblées, ou un meilleur encadrement du prix de ces protections menstruelles. Au niveau national, la TVA sur ces produits – la « taxe tampons » comme l’appellent certains – a été abaissée de 20% à 5,5%, quand les associations réclament une exonérations. Le gouvernement polynésien n’a, pour le moment, pas suivi. Mais certains espèrent que cette « collecte solidaire », qui a commencé ce matin et doit durer jusqu’à la fin du mois d’août soit un moyen de réveiller l’opinion public.

Collecter, mais surtout sensibiliser

Les Lady Box, toujours accompagnées d’hôtesses pour expliquer la démarche, devraient suivre un parcours autour de Tahiti, dans une douzaine de centres commerciaux, de centre médicaux et de pharmacies. Les produits récoltés seront ensuite transmis à des associations qui accueillent des femmes en situation de précarité. Comme La Samaritaine, le Centre Tiai Nui Here, le foyer maternel Maniniaura ou encore le centre Pu o te Hau. Sa directrice, Rowena Tuhoe, espère aussi que l’initiative va permettre de sensibiliser les femmes comme les hommes de Polynésie, sur les difficultés d’accès aux produits d’hygiène féminine.

Parmi les sites au planning de la collecte : centre Vaima, hôpital du Taaone, CPS – Mamao, Hyper U Pirae, LS Proxi Pirae, Super U Venustar Mahina, LS Proxi Hitiaa, Pharmacie Tautiare – Faa’a, Pharmacie Lafayette – Punaauia, LS Proxi Paea, LS Proxi Taharuu, Pharmacie Teva i Uta – Mataiea, et Pharmacie Taiarapu – Taravao.

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Journal de 12:00, le 07/08/2020

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