Limite du nombre d’accompagnants, files espacées, lavage de mains obligatoire, nettoyage systématique des salles et des aéronefs… Tout est fait pour éviter tout risque de contamination lors du transport. Les passagers, qui ne seront pas nécessairement espacés d’un siège dans l’avion, seront dans l’obligation de porter un masque dès qu’ils auront leur carte d’embarquement. Une règle à ne pas oublier : la compagnie ne distribue pas de masques et refusera l’embarquement à tous ceux qui ne sont pas équipés, comme le précise Naikée Moasen, chef d’escale domestique et internationale pour Air Tahiti.
Comme Édouard Fritch quelques heures plus tard, la ministre appelle au « patriotisme économique » des Polynésiens : consommer local, y compris pour le tourisme. Pour les y inciter, des « packages » spéciaux devraient être mis en vente par Air Tahiti. Si la proposition de la CPME de défiscaliser entièrement le tourisme le temps d’un retour à la normale, ne semble pas avoir convaincu le gouvernement, Nicole Bouteau appelle à « faire vivre nos entreprises touristiques en voyageant au fenua ».
Jean-Christophe Bouissou insiste, lui, sur la « large concertation » menée par le Pays ces derniers jours pour aboutir à la reprise des vols, acceptés par « tous les tavana concernés ». Soit seulement dix îles à l’heure actuelle.
Air Tahiti et le Pays négocient sur la desserte des petites îles
10 destinations seront ouvertes vendredi. Le Pays a pourtant publié, le 13 mai, un arrêté fixant les fréquences minimales de dessertes, désormais annexé à la licence d’Air Tahiti. On y compte 45 îles, dont 25 qui doivent être reliées de façon hebdomadaire. « C’est à ce stade un objectif », assure Jean-Christophe Bouissou qui se dit « tout à fait conscient » de la situation financière de la compagnie domestique. Aux côtés, justement, du directeur d’Air Tahiti Manate Vivish, il assure que la société (dont le Pays est actionnaire minoritaire) et le gouvernement, qui s’opposaient, cette semaine encore, au tribunal administratif, justement sur la question de la desserte des lignes non rentables, « ne sont pas en désaccord ».
Pas de tensions ? Au moins des négociations compliquées entre Air Tahiti, qui prévoit des pertes « abyssales », « de nature à mettre en péril l’existence même de la compagnie », et le Pays, dont la crise montre plus que jamais les limites budgétaires. La crise du Covid remet les choses sur la table Le débat sur la délégation de service public, demandé par Air Tahiti pour reconnaître et financer sa « mission de désenclavement des îles » n’est pas jeune. La compagnie attend depuis 4 ans – et s’impatiente devant les tribunaux – les délibérations d’application d’une loi qui devait, justement, clarifier la question. « La crise du Covid remet les choses sur la table », pointe Manate Vivish. La péréquation interne, qui permet aux lignes les plus touristiques de financer les liaisons vers les plus petit bassins de population, « ne marche tout simplement plus ». Et la réponse doit donc être plus rapide : sans mesure du gouvernement, impossible de reprendre les « petites lignes » et notamment celles qui sont assurées en Twin Otter, comme aux Marquises. Air Tahiti prévoit tout de même d’ajouter quelques destinations à son programme actuel (Huahine, Raiatea, Bora Bora, Rangiroa, Tikehau, Fakarava, Rurutu, Tubuai, Hiva Oa et Nuku Hiva) dans les semaines à venir. Pour le reste, il faudra attendre. D’après Jean-Christophe Bouissou, un appel d’offre sur une délégation de service public était « en préparation » avant la crise, entre autres pour faire face à l’arrivée de la concurrence sur le trafic domestique. Le travail a « déjà repris », mais devra s’adapter à des circonstances bien différentes. |