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L’AFD encourage les communes à emprunter : « L’important, c’est la qualité des projets »

Vincent Fabre de la Socredo, Mounia Ait Ofkir, directrice de l’AFD à Papeete, et Marie-Hélène Loison, directrice générale adjointe de l’AFD. ©CP/Radio1

Marie-Hélène Loison, directrice générale adjointe de l’Agence française de développement (AFD), est au fenua pour une semaine. Sans doute le plus important bailleur de fonds des collectivités polynésiennes après l’État, l’AFD est également actionnaire à 35% de la Socredo, et garant de nombreux emprunts consentis par les trois banques de la place. Les communes polynésiennes, qui plafonnent à 15% d’endettement, sont encouragées à financer leurs projets : l’AFD propose non seulement des financements à taux bonifiés, mais aussi des aides au montage des dossiers et un accompagnement dans la gestion financière.

« Je suis venue pour un séminaire stratégique de la Socredo, dont on est actionnaire à 35 %. Et puis on voit les communes avec lesquelles on travaille énormément, le pays, le nouveau gouvernement évidemment, qui nous a fait part de ses priorités et puis des projets à chaque jour. C’est vraiment un tour d’horizon de notre activité et de nos partenariats », explique Marie-Hélène Loison, directrice générale adjointe de l’AFD depuis 2021.

« La Socredo se porte très bien, on n’est pas du tout inquiets pour ça », dit-elle. La banque au ‘uru a intégré dans sa stratégie le développement durable, un axe qui sera renforcé dans les années à venir. Loin d’être une contrainte, l’exigence sur ce plan donne davantage de sens à l’activité de la banque, et préfigure l’évolution de la société, insiste Marie-Hélène Loison : « C’est au contraire une valeur ajoutée pour les clients, car s’ils ne s’adaptent pas à l’évolution de la réglementation, ça voudrait dire des coûts futurs supplémentaires qu’ils devront supporter. »

L’Agence française de développement a non seulement une activité de prêt, mais aussi de garantie des établissements bancaires. C’est ainsi que l’AFD a joué un rôle clé dans les prêts garantis par l’État durant la crise Covid, et qu’elle intervient indirectement dans 70% des prêts aux PME. Chaque année, ce sont entre 150  et 200 millions d’euros que l’AFD prête à des acteurs publics ou privés polynésiens.

Marie-Hélène Loison a rencontré les autorités du Pays, et la priorisation des secteurs du tourisme, du secteur primaire, des énergies renouvelables et du numérique lui semble « très pertinente ». Le siège de l’AFD, dit-elle, peut aussi faire profiter la Polynésie de son expérience dans ces secteurs.

L’Agence française de développement est en première ligne pour financer les projets d’investissement des communes, dont le niveau d’endettement reste très inférieur à la moyenne française. L’agence de Papeete est en dialogue permanent avec les communes : « Ce qui est important c’est la qualité des projets qu’on va financer. Un bon projet va générer de l’emploi, de l’activité économique, et donc c’est une bonne politique », rappelle Marie-Hélène Loison.

Pour faciliter le montage des dossiers des communes, l’AFD a mis en place le Fonds outre-mer, qui permet de financer des études de faisabilité et de l’accompagnement dans la gestion financière. Autre atout de l’AFD, les subventions du ministère des Outre-mer qui permettent de bonifier les taux d’intérêt, soumis à une pression à la hausse depuis la sortie de la crise sanitaire, sur les projets à dimension environnementale ou sociale.

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