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L’affaire de l’ice postal renvoyée au 24 février

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Les sept hommes placés en garde à vue la semaine dernière dans le cadre d’un trafic d’ice par voie postale entre les États-Unis et la Polynésie française étaient présentés en comparution immédiate ce lundi. Cinq des sept prévenus demandant le renvoi de l’affaire, le temps de préparer leur défense, le procès a été reporté au 24 février.

 Cette affaire tranche avec les affaires d’ice habituelles. Tant par la moyenne d’âge des prévenus, entre 38 et 54 ans, par le fait qu’ils sont tous socialement intégrés, que par la relative ingéniosité du système mis au point pour importer de la meth en Polynésie.

Les trafiquants et leurs complices, dont deux travaillaient à l’OPT, ont envoyé, entre mai 2019 et janvier 2020, de petites quantités d’ice, de 10 à 20 grammes dans des enveloppes vers de fausses adresses en Polynésie. Deux des sept prévenus allaient acheter l’ice aux USA puis, de leur chambre d’hôtel, la conditionnaient dans des enveloppes à destination de Tahiti. Les enveloppes  étaient envoyées à des adresses inexistantes, et deux complices qui travaillaient aux services postaux de l’OPT étaient chargés de les récupérer et de les remettre aux commanditaires qui mettaient la drogue sur le marché.

Pendant un certain temps le système a plutôt bien fonctionné, jusqu’à ce qu’une dénonciation anonyme vienne enrayer la mécanique et confirmer les doutes que les services de la douane avaient de leur coté, ceux-ci ayant déjà mis la main sur quelques enveloppes et enquêtant alors sur l’affaire. Au total, ce sont 667 grammes d’ice qu’ils ont interceptés.

Ces enveloppes jamais arrivées entre les mains des trafiquants ont semé le doute dans l’esprit des deux têtes présumées du réseau. Pour eux, elles avaient été détournées par un des postiers à qui ils avaient forcé la main pour rentrer dans la combine. Le maillon faible, un simple consommateur d’ice qui s’était vu contraint par ses revendeurs de participer au trafic, ceux-ci sachant qu’il travaillait au courrier à l’OPT. Les trafiquants sont ensuite passé des menaces aux actes, car ne voyant pas les enveloppes venir, ils l’auraient molesté. Ce que nous explique Me Hellec, avocat du postier.

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Le procès a été renvoyé au 24 février, en attendant cette date, six des sept prévenus sont incarcérés, seul le postier ayant agit sous la menace reste dehors sous contrôle judiciaire. Deux des prévenus dans cette affaire ont déjà été condamnés  pour transport, détention et usage de stupéfiants dans l’affaire Boiron.