De faux bulletins de vote pour Nicolas Sarkozy se sont retrouvés dans les urnes de la primaire des Républicains et n’ont pas pu être comptabilisés. Gaston Flosse reconnaît que le Tahoeraa a fait imprimer des bulletins de vote supplémentaires pour son candidat et les a distribué avant le scrutin, de peur « qu’il n’y en ait pas assez ».
Des bulletins imprimés par le Tahoeraa se sont retrouvés avec les bulletins officiels de Paris dans les urnes de la primaire des Républicains. C’est au moment du dépouillement que les scrutateurs se sont rendu compte de la manoeuvre, s’apercevant qu’il y avait deux modèles de bulletins. Différence de couleurs, de papier… René Temeharo, responsable du bureau de vote de Papeete, explique avoir constaté que les bulletins ne venaient pas de la même imprimerie. En tout, il a fait retirer une centaine de faux bulletins dans la comptabilité du scrutin. Ce qui s’est également passé dans les autres bureaux de vote, explique-t-on au Tapura. Puisque ceux-ci n’étaient « pas conformes ». Gaston Flosse reconnaît avoir fait imprimer d’autres bulletins par peur « qu’il n’y en ait pas assez ».
Les électeurs sont donc arrivés dans les bureaux de vote avec déjà en poche le petit papier blanc marqué du nom de Nicolas Sarkozy. Une affaire qui a énervé René Temeharo qui s’est demandé dimanche si, dans la distribution des bulletins par le parti orange, il n’y avait pas « d’autres choses » données aux électeurs. Le leader orange, pourtant au fait de l’organisation de la primaire, dit ne pas comprendre cet agacement et retourne même l’histoire à son avantage : « Ils nous ont enlevé une centaine de bulletins sous prétexte qu’ils n’étaient pas envoyé de Paris ! ».
René Temeharo précise qu’il n’a pas « retiré 91 voix au Tahoeraa pour Sarkozy » et qu’il a su s’expliquer devant Gaston Flosse puisqu’il lui a simplement lu le règlement du scrutin qui précisait la nullité des bulletins non conformes aux bulletins officiels. Il rappelle également que Gaston Flosse est le représentant de Nicolas Sarkozy sur le territoire, lui même secrétaire général des Républicains et organisateur de la primaire. L’ancien ministre des Sports affirme que Gaston Flosse aurait parfaitement pu interpeller Nicolas Sarkozy en amont s’il craignait un manque de bulletins.
Pour René Temeharo, l’explication de la peur du manque de bulletins est par ailleurs totalement fantaisiste puisque le nombre de bulletins prévu pour chaque candidat allait même au-delà des besoins pour un « premier tour d’élection présidentielle ».