ACTUS LOCALESÉCONOMIE L’agence de notation Standard & Poor’s en mission au fenua Caroline Perdrix 2024-05-27 27 Mai 2024 Caroline Perdrix La Polynésie s’apprête à recevoir les experts de l’agence de notation Standard & Poor’s Global Ratings, qui remplace Moody’s pour évaluer la santé économique du territoire et, par conséquent, sa crédibilité envers les bailleurs de fonds. C’est au détour d’une réponse du ministre de l’Économie en séance à l’assemblée de la Polynésie française qu’on apprend le retour de Standard & Poor’s en tant qu’agence de notation financière du territoire. Ses envoyés arrivent lundi pour une semaine, au cours de laquelle ils rencontreront les autorités du Pays, les dirigeants de ses satellites, et des agences de l’État, notamment l’IEOM. Les agences de notation mesurent la capacité d’un état, d’une collectivité ou d’une entreprise à remplir ses obligations envers les bailleurs de fonds. Elles évaluent la santé économique du territoire en examinant de nombreux paramètres, comme son niveau de liquidités et d’endettement, pour prédire sa trajectoire à court et moyen terme. C’est sans doute là qu’il faut chercher l’origine de la volonté du gouvernement, illustrée par le collectif budgétaire adopté ce vendredi par l’assemblée de la Polynésie française, de maintenir un haut niveau de réserves budgétaires et de se désendetter en « rendant » une partie des fonds du 2e Prêt garanti par l’État. Depuis 2017, c’était Moody’s qui en était chargé. En octobre dernier, l’agence de notation avait maintenu la note A3 de la Polynésie, qui reflète un « risque minimal » à long terme, assortie d’un « P2 » exprimant une forte capacité à rembourser ses dettes à court terme. Moody’s prédisait que les finances publiques polynésiennes montreraient « une performance robuste » sur la période 2023-2025. « Moody’s s’attend à ce que le gouvernement nouvellement élu en mai 2023 conserve les engagements annoncés par le précédent gouvernement, particulièrement celui de réduire graduellement son endettement nominal partir de 2023, même s’il restera significativement plus élevé qu’avant la pandémie, pouvait-on lire dans le rapport. Le gouvernement a également l’intention de contenir ses dépenses de fonctionnement à partir de 2024. » En revanche Moody’s rappelait que le profil de crédit de la Polynésie « demeure contraint par la faiblesse de son économie », un PIB par habitant à 50% du PIB par habitant de la métropole, et soulignait que son taux de population active à 59,2% et sa dépendance au tourisme « constituent des risques supplémentaires. » La note de la Polynésie est aussi étroitement liée à celle de la France en raison de sa dépendance politique et financière à l’État. Le mois dernier, la note de la France a été maintenue par Moody’s et Fitch, alors que Bercy et les milieux financiers craignaient une dégradation. Selon le ministre de l’Économie, des Finances et du Budget, Tevaiti Pomare, le changement d’agence fait suite à un appel à concurrence après deux cycles de trois ans remplis par Moody’s. Standard & Poor’s redevient donc l’agence de notation de la Polynésie pour au moins trois ans. Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)