Le président Édouard Fritch et le Haut-commissaire Éric Spitz ont signé ce matin la convention de mise en œuvre de l’aide alimentaire exceptionnelle votée à Paris en août. Ces 215 millions de francs destinés à « soutenir les ménages vulnérables », doivent être distribués, sous forme de bons alimentaires ou de « kits fa’a’apu », à 12 500 familles par les services sociaux du Pays avant les fêtes.
Tout part d’un amendement mis sur la table du Sénat par Teva Rohfritsch et son groupe début août, lors des débats sur une loi de Finance rectificative. Il s’agissait d’étendre aux collectivités du Pacifique l’aide alimentaire exceptionnelle mise en place par l’État en plein boom de l’inflation. 477 millions de francs au total, dont, au final, 214,8 millions pour la Polynésie. Pas question pour l’État de distribuer lui-même cette aide : ce seront les services du Pays, compétents en la matière, qui s’en chargeront, au terme de la convention signée ce matin dans les locaux de l’antenne de la Direction de la Solidarité de la Famille et de l’Égalité de la circonscription de Arue-Pirae. « Cette aide va permettre au Pays d’intensifier son soutien auprès des personnes en difficulté sur le territoire, avec l’objectif de permettre l’accès des personnes fragiles à une alimentation saine sans contrainte de pouvoir d’achat » précise le Haut-commissaire Éric Spitz. 12 481 familles devraient profiter de bons alimentaires, mais aussi de kits Fa’a’apu, pour « développer l’autosuffisance alimentaire et l’autoproduction ».
Avoir « des fêtes dignes »
Le président du Pays a pris soin de balayer les critiques déjà exprimées, par le Tavini notamment, sur la faiblesses de cette aide : « Je vous assure que ça va faire du bien ».
Les 215 millions doivent « venir en complément de ce qui est déjà donné aux familles pour la Noël et le jour de l’an, pour qu’elles aient des fêtes dignes ». La somme doit être inscrite dans un collectif budgétaire la semaine prochaine, puis intégrée au budget 2023, « puisque la mesure doit continuer jusqu’à la fin de la crise ». Édouard Fritch chiffre à 16 milliards de francs le total des dépenses du Pays pour le soutien au pouvoir d’achat sur l’année 2022. Une partie importante de la somme a été consacrée à l’amortissement du prix des hydrocarbures et de l’énergie.