L’association Te Ora Hau a adressé un courrier à Tearii Alpha, interpellant le président de la communauté de communes Tereheamanu, sur les nuisances sonores à la presqu’île. L’Amadeus Music Festival, organisé samedi à Taravao, n’a pas plu à tout le monde.
« Un festival du non-respect. » L’association Te Ora Hau a fortement critiqué l’organisation de l’Amadeus Music Festival qui s’est déroulé ce samedi à Taravao. « Ce festival, qui s’est déroulé avec l’accord de la municipalité et sous la surveillance des forces de l’ordre, n’a respecté ni l’autorisation dont il a fait l’objet, ni la population environnante victime de sa pollution sonore, ni les mesures sanitaires appliquées lors des rassemblements festifs », explique l’association qui lutte contre les nuisances sonores. Son vice-président, Ariitea Bernadino, parle des méga-basses, des cris, des jeux de lumière qui ont touché le voisinage à 2km à la ronde. « Un spectacle son et lumière qui a agressé des résidents aspirant à profiter tranquillement de leur soirée », résume-t-il.
Les forces de l’ordre ont d’ailleurs été appelées plusieurs fois pour intervenir. Ce que reconnait un des organisateurs, Wilfred Johnston, fondateur de Nation Music Festival. Il comprend la colère des personnes qui habitent dans le voisinage du plateau Faratea, où se déroulait le festival, mais demande aussi à que les organisateurs de tels événements soient entendus. « On mise sur le spectacle pour proposer quelque chose de bien, tout simplement. »
Difficile de trouver un accord entre les organisateurs qui souhaitent faire leur métier, autrement dit, proposer du beau spectacle, et les riverains des événements qui tiennent à leur tranquillité. « L’initiative de tenir un tel festival pour occuper la jeunesse est louable. Tout comme la volonté des organisateurs d’y interdire l’alcool et d’assurer la sécurité. Cependant, le faire dans un site ouvert, proche d’une forte densité de population, sans respecter la réglementation et sans prendre en compte les plaintes des résidents, est inadmissible », explique Ariitea Bernadino.
Ariitea Bernadino prend l’exemple de Punaauia qui veut reconvertir un ancien établissement commercial en salle de spectacles, parle de la Maison de la culture ou encore de faire des festivals sans « méga-basses ». Il assure que l’association ne reçoit jamais de plaintes sur les répétitions de Heiva ou les bringues locales au rythme des ukulele mais les méga-basses sont difficiles à supporter. Wilfred Johnston dit ne pas être découragé par ces réactions et qu’il continuera à proposer des spectacles. L’Amadeus Music Festival de samedi dernier a enregistré 500 entrées : « C’était un bol d’air pour le public et l’événementiel. Nous n’allons pas arrêter d’organiser des spectacles. » L’association Te Ora Hau, elle, s’est fendue d’un courrier au président de la communauté de communes Tereheamanu, Tearii Alpha, demandant une rencontre au sujet des nuisances sonores, parlant d’un phénomène « pernicieux » qui affecte la santé mentale et physique des victimes et prend en exemple l’Amadeus Music Festival.