Le Pays a signé ce lundi matin une convention cadre avec la Caisse des dépôts et consignation (CDC) pour le lancement d’une étude, dernière étape avant la création d’une société d’aménagement en Polynésie française. Cette structure dont le nom n’est pas encore déterminé devra coordonner les actions des acteurs publics et privés dans l’aménagement du territoire. Ce manque a été identifié par le Pays qui ressent la nécessité de créer une vraie société d’équipements, en espérant que la coopération avec la CDC soit une réussite.
Les deux parties se tournaient autour depuis le mois d’avril. Une première étude, réalisé par Egis et présentée en juin dernier, avait confirmé le besoin de créer un « aménageur-ensemblier », comme il en existe dans de nombreuses collectivités françaises. Le président Édouard Fritch et le ministre du Logement et de l’aménagement du territoire, Jean-Christophe Bouissou, ont signé lundi matin une convention cadre avec Hervé Tonnaire, directeur des outre-mer de la Banque des Territoires du groupe Caisse des Dépôts et Consignations. Cet accord officialise la coopération entre la Polynésie française et la CDC pour financer une étude plus fine sur le portefeuille de projets qui seront attribués à ce nouvel établissement public, dont la naissance est annoncée pour juillet 2020.
Cet « aménageur ensemblier » aura un rôle central dans de nombreux projets qui mobilisent acteurs publics, Pays, communes et État, et acteurs privés. À l’heure où la Polynésie adopte un schéma d’aménagement général (Sage), et où les communes doivent entamer de grands projets comme la redynamisation des sites de défense ou les Projets de rénovation urbaine (PRU), l’aménageur-ensemblier se chargera de conduire le développement dans la cohérence.
Une « super-Sagep », mais en mieux ?
Ainsi, ce nouvel établissement va récupérer quelques unes des missions d’établissements existants (OPH, TNAD, direction de l’Équipement, par exemple). Par exemple, la viabilisation des emprises foncières pour le logement social, jusqu’ici réalisée par l’OPH. Construction, projets touristiques, aéroportuaires ou routiers, cette future entité est vue comme indispensable à un développement économique et social bien pensé qui nécessite la coordination des acteurs publics et privés. Ce manque d’une structure adaptée a été identifié comme une priorité pour le Pays qui a constaté certains échecs précédents comme la SAGEP (Société d’aménagement et de gestion en Polynésie). Le directeur de la CDC, Hervé Tonnaire, justifie sa confiance envers le Pays pour l’accompagner dans ses ambitions.
La CDC, un atout de poids pour le Pays
Cet accord avec la CDC, le « banquier de l’intérêt général » permet au Pays de disposer d’une entité solide qui a déjà œuvré par le passé en Polynésie. Une partie de l’outre-mer dans son ensemble s’est construite grâce au soutien et à l’ingénierie financière de la CDC. Mais la Polynésie française est le dernier territoire d’outre-mer où la CDC, via sa filiale la Banque des territoires, ne finance pas encore le logement social, malgré plusieurs déclarations d’intention ces dernières années. Son expertise et l’ambition commune de créer cet outil d’organisation de l’aménagement urbain permettra à terme d’aménager des terrains et de bâtir des projets d’envergure sur tout le territoire, routes comprises. Le nom de cette future société publique n’est pas connu mais le financement de l’étude a été révélé. C’est une participation égale apportée par le Pays et la CDC, à hauteur de 9 millions de Fcfp chacun.