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Lang : « L’orientation de cette réforme du collège me paraît bonne », mais…

Deux fois ministre de l’Education nationale, Jack Lang conseille à Najat Vallaud-Belkacem de préciser le caractère pluridisciplinaire de son texte.

INTERVIEW – Ministre de l’Education emblématique de la gauche, Jack Lang n’est pas plus emballé que cela par la réforme du collège portée par Najat Vallaud-Belkacem. S’il est d’accord avec la nécessité de réformer, l’actuel président de l’Institut du Monde arabe estime que le fond du texte à revoir. C’est notamment ce qu’il a expliqué sur Europe 1, mardi soir, lors du Club de la presse.

« Si ce n’est pas le cas, il y a un risque… » « L’orientation de cette réforme me paraît bonne. Elle assure la conservation d’un corps central de savoirs, tout en ménageant, à raison de 20% du temps, la possibilité pour les élèves de choisir des matières à travers lesquelles ils peuvent révéler leurs talents : des matières scientifiques, littéraires, techniques, professionnelles », a commencé Jack Lang.

Pour l’ancien ministre, ce qui préoccupe les enseignants, en grève mardi, « c’est moins ces parcours diversifiés que le caractère pluridisciplinaire (du texte, Ndlr), qui aurait sans doute besoin – et j’imagine que les décrets auront cette ambition – d’être nationalement précisé. Si ce n’est pas le cas, il y a un risque qu’établissement par établissement, on se trouve dans une situation d’incertitude, et je le comprends. »

« Ma seule réserve porte sur les langues ». Interrogé sur les critiques de Jean-Pierre Chevènement, le même jour sur Europe 1, assurant que « l’on assiste à un affaiblissement de l’école », Jack Lang a préféré botter en touche : « je ne veux pas me laisser enfermer dans des formules toutes faites. » Mais il a aussi quelques critiques à émettre : « Ma seule réserve porte sur les langues. Je ne comprends pas que l’on supprime les classes européennes, qui ont fait leurs preuves et ont été reprises dans d’autres pays ».

« Sarkozy et Darcos ont commis des actes contre l’école qu’on ne peut pas oublier ». S’il est critique à l’égard de ses camarades socialistes, Jack Lang n’est pas tendre non plus avec la droite, vent debout contre cette réforme : « quand je les entends s’exprimer, je trouve qu’ils ne manquent pas d’air et qu’ils ont même un culot d’enfer ! Pendant les cinq voire dix années qui ont précédé le retour au pouvoir de la gauche, Nicolas Sarkozy et Xavier Darcos ont commis des actes contre l’école qu’on ne peut pas oublier : la suppression de 150.000 postes a mis l’école à flanc et la suppression – c’était un pur scandale !- de toute formation des maîtres. Des dizaines de milliers d’enfants ont été livrés à des maitres sans aucune préparation ! Quand on accomplit de tels forfaits, on devrait être un peu plus raisonnable et responsable ».

« Il faut massacrer ces massacreurs et sauver Palmyre« . Les ruines de la cité antique de Palmyre, en Syrie, inscrites au Patrimoine mondial de l’Humanité, sont menacées par l’Etat islamique. Pour le président de l’Institut du Monde arabe, « c’est une ville magique, une splendeur absolue ! Ce sont les vestiges d’une très grande civilisation. Je ne peux même pas imaginer que l’on puisse attenter à cette splendeur… Il faut massacrer ces massacreurs et sauver Palmyre. C’est pour l’Histoire ».

Source : Europe1