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Langues polynésiennes : quel avenir?

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Langue parlée en famille : langues polynésiennes. Carte tirée du recensement de la population de 2017. ©ISPF

Le ministre de la Culture a initié un séminaire autour de la question : « Comment faire pour que nos enfants soient locuteurs de leurs langues maternelles ? » Il avait lieu ce jeudi à l’hôtel Intercontinental, rassemblant des personnalités actives dans la promotion des langues polynésiennes. La principale solution abordée est la généralisation des écoles bilingues pour arriver plus tard à ce que le tahitien soit reconnue langue officielle. 

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La sonnette d’alarme a été tirée à plusieurs reprises : les locuteurs de langues polynésiennes sont de moins en moins nombreux. D’après le recensement de la population réalisé par l’ISPF en 2017, seulement 25,1% des familles pratiquent majoritairement une langue polynésienne. Ce jeudi s’est tenu un séminaire initié par le ministre de la Culture, rassemblant des acteurs qui font la promotion des langues polynésiennes. Responsables d’associations, professeurs de reo tahiti ou encore médias : ils sont unanimes sur un point, les langues polynésiennes manquent d’espace et de visibilité. La question qu’ils se sont posé : comment faire pour que les générations futures soient des locuteurs de langues polynésiennes?

Une dynamique déjà en place dans les écoles, « à généraliser »

Le premier levier d’action évoqué, c’est l’éducation. À ce titre, des professeurs de l’UPF et leurs élèves étaient invités et sont chargés de rédiger un bilan de la rencontre, en reo tahiti, qui sera ensuite traduit en français. Heimanu Manutahi est élève en première année de licence langues polynésiennes et fait partie de ces rapporteurs. Un certain nombre d’écoles dispensent déjà 50% de leurs enseignements en langues régionales sous l’impulsion du ministère de l’Éducation. Les bénéfices d’un enseignement bilingue ne sont plus à prouver. L’idéal évoqué c’est que ces langues deviennent des langues officielles. Heimanu explique que selon John Mairai, qui est intervenu lors du séminaire, il faut d’abord que les écoles bilingues soient généralisées pour pouvoir « envisager l’officialisation des langues polynésiennes« , et en premier lieu du tahitien.

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Le secteur de la culture a sa part à faire

Les autres personnalités présentes sont issues du milieu de la culture, chefs de troupes de danse ou associations culturelles. Le constat, selon Heimanu, c’est qu’ils ne participent pas assez à créer de nouveaux locuteurs. « Par exemple la danse est enseignée en français », explique t-il. Ils sont donc appelés à jouer leur part activement. D’autres réunions de travail devraient voir le jour au vu de la forte demande.

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