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Lanternes, relais et « ping-pong » entre les deux côtes… Comment la flamme olympique va parcourir Tahiti ?

Allumée en Grèce en avril, transportée dans toute la métropole, escortée dans les outre-mer par bateau ou par avion, la flamme olympique traversera Tahiti le 13 juin prochain. Du PK0 à Papeete, une centaine de porteurs sélectionnés par Paris 2024 se relaieront sur la côte Ouest et la côte Est, parcourant chacun 200 mètres sur des tronçons qui doivent mettre en valeur la dizaine de communes traversées. La flamme doit finir sa course polynésienne dans un grand « chaudron » à To’ata.

On ne badine pas avec la flamme olympique. Le comité Paris 2024 prépare la journée du 13 juin pendant laquelle une centaine de relayeurs polynésiens doivent la porter entre Teahupo’o et Papeete. Seuls trois noms de porteurs ont pour le moment été révélés : celui du capitaine de relais Hira Teriinatoofa, officialisé depuis Paris, et ceux de Mehiata Riaria et Annick Paofai, qui se sont réjouies publiquement de leur sélection. En attendant que la liste complète soit révélée – au « dernier moment » selon certains organisateurs -, les détails ont commencé à filtrer sur l’organisation de cet évènement hautement symbolique. Et sur l’itinéraire de la flamme, qui doit être allumée à Olympie en avril (lire encadré). Initialement prévu sur la côte Ouest, ce parcours concernera finalement aussi, et « sur volonté du Pays », les communes de l’Est de Tahiti.

Mettre en valeur l’histoire et le patrimoine des communes 

La cellule Tu’aro nui créée spécifiquement par le ministère à l’occasion de ces Jeux travaille sur le sujet depuis plus d’un an, avec les municipalités labellisées Terre de Jeux. À Tahiti, toutes les communes le sont à l’exception de Faa’a. Il s’agit donc d’un parcours « co-construit » avec ces communes, « faisant sens à leur histoire, à leur patrimoine » comme l’explique Teeeva Carreau-Teauna, coordinatrice opérationnelle. Un travail complexe, non seulement au regard du « nombre important de municipalités qui seront traversées » mais aussi du cahier des charges de 180 pages qui doit être respecté. Après avoir été établi, l’itinéraire a donc « été remonté au niveau national » pour des validations sur « l’aspect sécuritaire » mais aussi sur sa concordance avec la promotion « des valeurs de l’olympisme au même titre que ceux de la flamme olympique » .

La flamme parcourra donc presque tout le pourtour de l’île, mais pas en continu. Un tronçon à Taiarapu-Ouest, un autre à Teva i uta, puis Tairapu-Est, Hitiaa o te ra au niveau de Papenoo, Mahina et Arue, Papara, Paea et Punaauia, et enfin Pirae jusqu’à Papeete.

Jamais deux torches en même temps

Le « ping-pong » entre les deux côtes est rendu possible par l’existence de plusieurs lanternes dans lesquelles est tenue en vie la flamme olympique. Placées de part et d’autre de l’île, elles serviront à allumer les différentes torches au début des tronçons de distances différentes identifiés dans chaque commune. Les porteurs sélectionnés ne devront eux, parcourir que 200 mètres chacun et allumeront la torche du relayeur suivant. « Chaque relayeur aura sa torche et il s’agira de faire un passage de flamme jusqu’à la fin du tronçon identifié sur la commune, précise encore la cellule Tu’aro nui. La flamme repart ensuite sous forme de lanterne jusqu’au prochain point, dans la prochaine commune de départ et ainsi de suite. »

Difficulté supplémentaire : deux torches ne doivent jamais être allumées en simultané. Les porteurs de flamme éteindront leur torche après chaque relais et à la fin de chaque tronçon, tandis qu’une autre torche, au début d’un autre tronçon, sera allumé au même moment, à l’aide d’une des lanternes de conservation de la flamme.

La première torche sera enflammée vers 6 heures du matin le 13 juin, par Hira Teriinatoofa (suivi par 24 accompagnateurs désignés par la Fédération tahitienne de surf) à Teahupo’o. Le parcours se terminera par un relais au départ de Pirae et vers Papeete : « un chaudron » olympique sera alors allumé place To’ata par le dernier porteur. Dont le nom est encore tenu secret.

D’Olympie à Paris, par avion ou par bateau

Le parcours polynésien n’est qu’une étape d’un périple de plusieurs mois pour la flamme olympique. Elle sera, comme avant chaque Jeux modernes, allumée par convergence de rayons solaires à Olympie. Cette cérémonie animée par des « prêtresses d’Hera » en toge – la flamme olympique a beau être une invention du XXe siècle, elle s’inspire beaucoup de traditions antiques – est programmée pour le 16 avril, suite à quoi ce feu symbolique, censé représenté « l’idéal de paix et d’unité entre les peuples », sera transporté dans un relais de plusieurs jours en Grèce. La flamme embarquera ensuite à bord du Belem, mythique trois-mâts français qui lui fera traverser une partie de la Méditerranée et entamera début mai, au départ de Marseille, sa grande tournée de la Métropole. 11 000 relayeurs ont été sélectionnés, dont 80% ont déjà été annoncés par le comité d’organisation. Mais cette tournée des régions et du patrimoine hexagonal a aussi une extension ultramarine. La flamme doit être amenée vers la Guadeloupe et la Martinique à bord du maxi-catamaran Banque Populaire, ainsi que vers la Guyane, La Réunion et la Polynésie par avion.

À chaque fois, les lanternes contenant un peu de feu olympique sont escortées par des « gardiens de la flamme » nommés par le comité. Et deux relais ne peuvent pas se passer le même jour à deux endroits différents. Le 7 juin, des torches parcourront ainsi le Finistère, d’autres seront ensuite allumés le 9 en Guyane, le 12 à la Réunion avant la journée polynésienne du 13 juin. Deux jours plus tard, la flamme se retrouvera en Guadeloupe, où les « gardiens » auront débarqué, par bateau donc, quelques jours plus tôt. Retour en métropole 18 juin pour finir le tour de France, dans l’Est et le Nord de la métropole cette fois. Les derniers relais seront bien sûr lancés en région parisienne : la vasque olympique – probablement plus grosse que le chaudron de To’ata – sera allumée le 26 juillet au terme de la cérémonie olympique sur les bords de Seine. Le site du Trocadéro, sur la rive opposée à la Tour Eiffel, est évoqué, mais le comité olympique ne veut rien en dire. Et garde secret, là encore, le nom des derniers relayeurs.

 

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