Les aides de 5 millions de Fcfp à Mayotte et de 15 millions de Fcfp au Vanuatu ont été approuvées par l’assemblée ce lundi matin. Un « réflexe solidaire » d’un peuple de l’océan aux autres, qui pourra être suivi d’autres aides plus ciblées, a déclaré Moetai Brotherson en réponse aux critiques d’Édouard Fritch.
Depuis les catastrophes naturelles qui ont dévasté les deux archipels, l’enveloppe globale que la Polynésie a décidé de consacrer à l’action humanitaire a pratiquement triplé. Alors que le Pays prévoyait d’abord 3 millions pour Mayotte, ce sera donc 5 millions, versés dans un fonds de secours national géré par le ministère des Outre-mer. Quant au Vanuatu, les 5 millions originellement prévus sont devenus 15 millions, versés directement au gouvernement ni-vanuatu. Au total donc, 20 millions pris sur le programme « relations extérieures de la Polynésie française » du budget général.
Examiné en commission le 24 décembre et adopté à l’unanimité, le texte a également été adopté par tous les représentants. Édouard Fritch a demandé quels étaient les critères « objectifs et rationnels » pour la différence de traitement entre ces deux archipels, surtout dans « la relative aisance budgétaire qui caractérise notre collectivité cette année ». Même critique vis-à-vis de l’assemblée de la Polynésie française, « dotée de sa propre autonomie budgétaire » et qui elle aussi aurait pu « faire un geste », dit le président du Tapura.
Pour Oscar Temaru, « Mayotte est aussi une colonie française », mais il n’a pas d’objection à la différence de montant, d’autant que de nombreux Polynésiens vivent au Vanuatu, a-t-il déclaré.
« N’oublions pas qu’on est membre à part entière du Forum des îles du Pacifique, c’est à ce titre que nous avons voulu apporter une distinction entre ces deux montants », a pour sa part expliqué Moetai Brotherson, qui a précisé qu’il ne s’agit ici » que d’une première action ». D’autres pourront suivre lorsque les besoins auront été plus précisément évalués.
Et pour faciliter ce genre d’initiative, le président du gouvernement promet pour le premier trimestre 2025 une loi du Pays encadrant « l’utilisation des fonds qui sont gérés par le gouvernement en dehors de la Polynésie elle-même. »
Par ailleurs, l’initiative non gouvernementale « Tahiti-Vanuatu » est en place : elle permet de faire des dons en ligne, qui seront reversés au Vanuatu Business Resilience Council, coordinateur de l’aide humanitaire dans le secteur privé.