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L’Aranui signe pour les Jeux

©CP/Radio1

La cérémonie officielle de signature de la convention entre le Pays et l’Aranui s’est déroulée ce mercredi à bord du navire. Une opération prévue de longue date par l’armateur du navire, qui annulera deux voyages aux Marquises pour l’occasion. Mais, comme en période de carénage, c’est le Taporo qui assurera l’acheminement du fret.

Le président Moetai Brotherson, la ministre des Sports Nahema Temarii et l’armateur Philippe Wong ont procédé mercredi soir à la signature de la convention de mise à disposition de l’Aranui pour les trois semaines autour des épreuves de surf de Paris 2024 à Teahupoo. Étaient également présents Vahine Fierro, le président de l’International Surfing Association Fernando Aguerre arrivé le matin même, ou encore le président de la Fédération tahitienne de surf Lionel Teihotu.

Si l’Aranui prévoit ses voyages deux ans à l’avance, son armateur n’est pas pris au dépourvu : Philippe Wong s’est positionné dès l’annonce du choix de Teahupoo pour les épreuves de surf, dit-il. « On avait le même constat que tout le monde, qu’il pouvait y avoir un problème, et donc on s’est proposé comme alternative dès le début. On a construit notre programme 2024 de façon à pouvoir annuler des voyages si on devait annuler. »

Pour ces trois semaines en baie de Vairao, l’Aranui annule deux voyages aux Marquises. Mais se sera sans incidence sur le ravitaillement du Henua enata. « Trois semaines ce n’est pas très long, moins long que les carénages en Nouvelle-Zélande qui prennent un mois et demi, dit Philippe Wong, il faut savoir que nous sommes deux opérateurs sur les Marquises, il n’y aura pas de souci de ravitaillement. »

Pas de transformation du bateau pour accueillir les athlètes et leurs accompagnants – les cabines sont plus grandes que la taille minimale inscrite au cahier des charges. L’Aranui dispose de 105 cabines, qui peuvent être attribuées à une ou deux personnes, mais le nombre exact de passagers olympiques n’est pas encore connu. « Le besoin exprimé, c’est une petite centaine », précise tout de même Philippe Wong. Un équipage de 85 personnes est prévu, et sera renouvelé chaque semaine.

La convention prévoit donc une location du navire pour 350 millions de Francs, sans manque à gagner pour l’armateur. « Il y a l’aspect économique et financier, dit-il, mais il y a aussi l’aspect ‘patriotique’, et l’aspect visibilité, même si le cahier des charges est hyper strict, on n’a aucune possibilité de communiquer sur le bateau et les Jeux, parce que nous ne sommes pas sponsors, on est juste prestataire. » Mais ce n’est pas le seul projet de Philippe Wong : la construction de son prochain navire, l’Aranoa, perturbée par la crise sanitaire, a repris dans le même chantier naval chinois qui avait construit l’Aranui 5. Il est destiné à desservir les Australes, avec 90 cabines, 115 mètres de long et une capacité de fret de 800 tonnes, et doit être livré fin 2025.

La présidente du comité du tourisme de Taiarapu Ouest, Bernadette Taputu-Wasna, ne semblait pas réaliser que le cadre très contraignant qu’impose l’organisation des Jeux Olympiques et la préparation des athlètes n’est pas celui d’une croisière touristique : elle voulait savoir si les prestataires tels que les artisans et les groupes de danse auraient le droit de monter à bord, si la remise de médailles pouvait se tenir sur le bateau, et si on y organiserait « une grande soirée offerte à la population ». Réponses de Moetai Brotherson, dans l’ordre : peut-être, non (ce sera à terre mais avec de la « couleur locale »), et non.

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