INTERNATIONAL L’archange du Mont-Saint-Michel s’envole pour retrouver son or en Dordogne AFP 2016-03-15 15 Mar 2016 AFP Le Mont-Saint-Michel (AFP) – La statue de l’archange qui domine le Mont-Saint-Michel s’est envolée mardi du sommet de l’abbaye, avec l’aide d’un hélicoptère, en vue de sa restauration en Dordogne, un décrochage « extrêmement délicat » réalisé avec succès. « Je suis heureux, l’œuvre vient d’arriver dans de bonnes conditions » sur la côte, à quelques centaines de mètres du rocher, a commenté Xavier Bailly, administrateur de l’abbaye du Mont-Saint-Michel, mardi vers 9h00. La statue a ensuite pris la route vers 14H30 par camion, pour Marsac-sur-L’Isle (Dordogne), où elle doit être redorée. Hélitreuillé, l’archange qui menace de son épée un dragon incarnant le mal, s’est « envolé » peu avant 09H00 dans un pur ciel bleu, après une première tentative infructueuse. La statue, d’une couleur jaune pâle ternie par les intempéries, « s’est posée » quelque dix minutes plus tard sur un polder, alors que quelques touristes commençaient seulement à poindre à l’horizon. « C’était une opération éminemment délicate en raison de la préciosité de l’œuvre, du caractère marin et venteux du Mont et de sa notoriété mondiale », a expliqué M. Bailly. La « dépose » de Saint-Michel, une statue de 520 kg, haute de 4,5 mètres ailes incluses, avait plusieurs fois été reportée car elle exigeait une météo clémente plusieurs jours de suite. Le temps de monter les derniers éléments de l’échafaudage de 30 mètres indispensable à la préparation de l’opération, qui s’imposait. « Nous avons besoin de redorer l’archange », a expliqué M. Bailly. « On voit l’usure due au vent chargé de sable. Le cuivre devient apparent », a expliqué de son côté François Jeanneau, architecte en chef des Monuments historiques. « L’enjeu n’est pas esthétique: il est de rénover l’œuvre pour la préserver de la corrosion », a-t-il ajouté. Dans une baie qui connaît parmi les plus forts coefficients de marée au monde, Saint-Michel, dont les ailes et l’épée font office de paratonnerre, a « fortement souffert », selon le CMN qui va tenter de comprendre « les causes de la dégradation rapide de la dorure » depuis 1987. – « le doreur français le plus prestigieux » – « On va le nettoyer, faire quelques reprises de cuivre dessus et surtout le repeindre avec des peintures techniques pour recevoir la dorure, puis le dorer », a expliqué lundi à l’AFP Régis Foucher-Duchêne, conducteur des travaux de restauration, à la Socra, les ateliers chargés de la restauration à Marsac-sur-L’Isle. Le plus prestigieux des doreurs français, Fabrice Gohard, se rendra à Marsac pour l’opération finale, selon le CMN. Saint Michel sera ainsi prêt à reprendre sa place et « à passer les cinquante prochaines années au minimum », a promis Sylvain Godebout, ingénieur du patrimoine chargé de l’opération au CMN. La restauration de la statue du Mont-Saint-Michel n’impressionne pas la Socra. Cette société a déjà redonné son éclat à un jumeau de Saint-Michel, installé depuis 2007 au sommet de l’église Saint-Michel-des-Batignolles, dans le XVIIe arrondissement à Paris. La restauration de la statue de la « Merveille » devrait être « plus facile car l’ossature semble en bien meilleur état », assure M. Foucher-Duchêne. C’était la première fois, depuis sa dernière restauration en 1987, que l’archange était décroché. Culminant depuis 1897 à 156 m au-dessus de la mer, au sommet de la flèche de l’abbaye, Saint Michel domine le site (abbaye, village et baie) inscrit sur la liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1979. La Merveille est l’un des monuments les plus visités de France (deux à trois millions de personnes par an). Contemporain de la statue de la liberté de New York, issue de la même fonderie française, l’archange en cuivre doré n’a été restauré que deux fois dans son histoire. Outre l’opération de 1987, la statue avait aussi fait l’objet de réparations en 1935, mais sans décrochage. Au total, mises aux normes comprises, l’opération de cette année doit coûter 450.000 euros. La restauration de 1987 avait été facturée 579.300 euros (3,8 M de francs) mais elle incluait la flèche de 30 m de l’abbaye sur laquelle est posé l’archange. © AFP CHARLY TRIBALLEAUUn hélicoptère hélitreuille la statue de l’archange qui domine l’abbaye du Mont Saint-Michel, le 15 mars 2016 Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)