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L’armée lance la construction d’un nouveau quai, et une phase de « grands chantiers »

Deux « patrouilleurs outre-mer » flambant neufs sont attendus par la Marine nationale au mois de mai et début 2025. Même si l’Arago va quitter Tahiti, ces nouveaux bâtiments, plus gros et plus modernes, vont poser un problème de place à la base navale de Papeete. D’où la pose, ce matin, de la première pierre de leur futur quai, près du dock flottant. Un investissement à plus de 2 milliards de francs qui en ouvre d’autres : à terre, avec 200 militaires supplémentaires attendus d’ici 2030, en mer avec une nouvelle vedette de la gendarmerie en 2026, et à la base aérienne de Faa’a qui va commencer en fin d’année une rénovation complète pour accueillir de nouveaux Falcon.  

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Un chantier de plus dans la rade de Papeete. Alors que le terminal de croisière doit être livré avant la fin février, et que le quai au long cours est en pleine réfection, c’est à la base navale qu’a été posée une première pierre ce matin. Celle du futur quai des patrouilleurs outre-mer, qui doivent venir renforcer la Marine nationale au fenua. Le premier, le Teriieroo a Teriierooiterrai doit arriver, avec plusieurs mois de retard, d’ici mai, et le second, le Philippe Bernardino, sera là si tout va bien début 2025.

Des patrouilleurs plus gros avec leurs 80 mètres de long et leur 1 300 tonnes – trois fois plus que les vieux P400 -, des navires plus modernes bien sûr avec leur propulsion hybride thermique-électrique, avec plus de portée aussi, plus d’autonomie, plus d’équipements, notamment un canon de 20 mm téléopéré, un radar de surveillance et un drone embarqué… Mais des bateaux qui posent toutefois un problème de place. Si le premier « Pom » remplacera  – avantageusement – le vénérable Arago, qui doit le quitter le fenua en juin, le second fera, lui, grossir la flotte. Et la base navale, éclatée entre deux sites, près de la gare maritime, et entre le pont de Motu Uta et les dépôts d’hydrocarbures, manquera alors de quai pour amarrer ses bâtiments.

Du renfort aérien, terrestre et naval

D’où le lancement ce matin de ce chantier express de 18 mois, à quelques pas du dock flottant où un Maris-Stella est en plein carénage. Preuve que le projet est d’importance : le président Moetai Brotherson, son ministre des Grands travaux Jordy Chan, le tavana Michel Buillard, et plusieurs chefs d’entreprise et d’administration avaient fait le déplacement, aux côtés des représentants du Haut-commissariat et bien sûr de l’armée. Il faut dire que l’arrivée des nouveaux patrouilleurs, comme le lancement des travaux de leur quai, marque le point de départ d’une importante phase de modernisation des outils et des infrastructures militaires de Polynésie, comme le précise le contre-amiral Geoffroy d’Andigné.

« Dès la fin 2024, on va commencer à recevoir les nouveaux avion qui vont remplacer nos vieux Gardian, avec là aussi, comme les patrouilleurs, des rayons d’action qui vont doubler, une surveillance maritime qui va être renforcée, rappelle le commandant supérieur des forces armées du Pacifique, en référence aux Falcon 50M. Ça va être suivi en 2026 par l’arrivée d’un nouveau patrouilleur de la gendarmerie, qui va remplacer notre Jasmin qui a déjà un peu d’âge. Et puis l’Armée de terre va renforcer son régiment, progressivement, et le gros de ce renforcement arrivera en 2027. »

Des grands travaux dès la fin d’année à la base aérienne de Faa’a

Des nouveautés qui ont été confirmés l’année dernière dans la loi de programmation militaire 2024 – 2030. Elle prévoit aussi du renfort humain, avec 223 militaires supplémentaires attendus à Tahiti sur la période, dont une trentaine cette année. Et du renfort financier, bien sûr, pour les accompagner : 600 milliards pour la région Pacifique entre 2024 – 2030. « Les infrastructures d’accueil sont très importantes, on avait des parkings 4L, maintenant on a des pick-up, on a besoin de plus de place, et la maintenance n’est plus la même que ce qu’on faisait il y a 40 ans » précise le contre-amiral. Le quai des patrouilleurs lui-même devrait coûter 2,2 milliards de francs, mais les gros chantiers ne concernent pas seulement la base navale : les bases à terre doivent être modernisées, et c’est à la base aérienne de Tahiti – Faa’a qu’on s’attend au plus gros chantier. Car à l’horizon 2030, des avions ultra-modernes, les Falcon 2000 Albatros, devraient remplacer les Falcon 50M (qui auront eux-mêmes remplacé les Gardian). « Ça nécessite dès la fin 2024 de lancer des travaux au GAM Faa’a (groupement aéronautique militaire) pour remoderniser les infrastructures d’accueil, reprend Geoffroy d’Andigné. Ça concerne les parkings, qu’on va complètement refaire, en coordination très étroite avec les travaux de l’aéroport bien sûr, mais ça implique également les hangars d’accueil et de maintenance. »

À noter que ce nouveau quai sera construit par la société Boyer pour le gros œuvre, JL Polynésie pour les réseaux et Engie pour l’électricité. Présent à la cérémonie ce matin, Laurent Seignobos, le patron de Boyer, indique, contrairement à ce que suggèrent certains de ses collègues, que 2024 va être une « grosse année » pour les entreprises du BTP, avec des « gros carnets de commandes » pour les prochains mois, « et pas seulement chez Boyer ».

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