Les élus de l’assemblée ont voté jeudi matin la délibération autorisant l’adhésion de la Polynésie française au Forum des îles du Pacifique et au secrétariat du Forum. Les élus Tapura et Tahoeraa ont voté pour. L’UPLD s’est abstenue, convaincue que ce sont les intérêts de la France et non ceux de la Polynésie qui seront défendus au Forum.
Les élus de Tarahoi se sont penchés jeudi matin sur la délibération entérinant l’adhésion de la Polynésie française au Forum des îles du Pacifique, comme décidé par les dirigeants océaniens lors du 47ème Forum des îles du Pacifique en septembre dernier. L’UPLD, par la voix de Richard Tuheiava, a annoncé directement sa décision de s’abstenir pour ce vote. D’abord en dénonçant le désintérêt de l’Etat français pour l’article 73 de la charte de Nations Unies qui « reconnaît le principe de primauté des intérêts des habitants des territoires qui ne s’administrent pas complètement » puisque « notre puissance administrante n’intervient toujours pas à la table des discussions devant le comité spécial de décolonisation et devant la 4ème commission des Nations Unies ».
Richard Tuheiava s’est étonné que la France « autorise Maohi Nui à devenir membre du Forum » alors que « les discussions seront dans le domaine de compétences qui ne seront jamais transférée à Maohi Nui », telles que la politique étrangère ou encore la sécurité et la défense. Le représentant de l’UPLD a conclu son intervention en indiquant que son parti « ne peut pas se positionner en faveur d’une telle validation s’il s’agit de permettre aux intérêts de la République française de prendre le pas sur les intérêts de Maohi Nui ».
Du côté du Tahoeraa huiraatira, la représentante Sandra Manutahi Levy-Agami a émis quelques réserves sur « l’option juridique prise par la Polynésie française de représenter l’Etat français au sein du forum après qu’une Convention internationale ait été conclue entre la France et le secrétariat du Forum, alors que le statut d’autonomie autorise la Polynésie française à passer des accords régionaux ». Et enfin pour la majorité, le président du Pays, Edouard Fritch a assuré que « la France (n’avait) rien à voir dans ce processus ». « Je vous assure qu’ils n’en n’ont rien à taper que nous soyons ou pas membre du Forum. (…) Je vous rassure que je n’ai rien vendu de mon pays pour qu’il soit accepté au forum ». Les élus de l’assemblée ont finalement voté la délibération à 47 voix pour et 10 abstentions.