© Cédric Valax

L’association 193 a annoncé ce mercredi son retrait du projet de centre de mémoire des essais nucléaires, « qui finalement n’est autre qu’un outil de propagande de l’État et des dirigeants politiques de ce Pays. »

« C’est vrai que depuis quelque temps nous sommes en pleine réflexion à l’association 193 à partir de ce qui se passe. D’abord la réécriture de l’histoire de ce pays à travers la ‘mise à contribution’ alors que le président Fritch avait d’abord voulu mettre tout simplement ‘contribution’ en accord avec l’État. Le deuxième fait c’est l’amendement Lana Tetuanui, » expliquait mercredi matin à Radio 1 le père Auguste Uebe-Carlson.

Selon père Auguste, un habitant de Reaio, présent sur l’île durant les tirs atmosphériques, vient de voir son dossier rejeté par le Civen. L’association 193 y voit la preuve que la nouvelle donne des indemnisations va permettre de déclarer propres « même les îles les plus proches de Moruroa. »

Conséquence annoncée aujourd’hui pour le futur centre de mémoire des essais nucléaires : l’association se désengage du projet « alors qu’on a été très fidèle depuis le début. » Père Auguste dénonce la connivence entre le Pays et l’État, et estime que le centre de mémoire est désormais calibré pour être un « instrument de propagande ».

193 notifiera officiellement le Haut-commissariat de son retrait à 11h30 le 2 juillet prochain, jour de commémoration du premier tir nucléaire en Polynésie française. L’association, qui souhaite que le 2 juillet devienne un jour férié, appelle ses membres et sympathisants à se rassembler dès 6 heures à Tarahoi. Un cortège de 193 cercueils symboliques en partira à 9 heures pour rejoindre le monument aux morts avenue Pouvanaa a Oopa.