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Le cancer pourrait être dû à un « manque de chance »

© AFP/DOMINIQUE FAGET

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FATALITÉ – Selon une étude américaine, deux tiers des cancers peuvent être expliqués par des mutations génétiques aléatoires. Explications.

On pensait jusqu’à maintenant que le cancer était la conséquence d’une mauvaise hygiène de vie (tabac, alcool par exemple) ou d’un héritage génétique. Ces certitudes sont sérieusement remises en cause par une étude menée par des scientifiques de l’Université Johns Hopkins de Baltimore et publiée vendredi dans le célèbre magazine Science.

Le hasard pour deux tiers des cancers. Sur les cancers chez les adultes pris en compte, environ les deux tiers peuvent être expliqués par des mutations génétiques aléatoires qui permettent aux tumeurs de grossir, et un tiers sont le fruit de facteurs génétiques ou d’un environnement défavorable.

« Cette étude montre que vous pouvez accroître vos risques d’avoir un cancer en fumant ou avec d’autres mauvaises habitudes de vie », souligne l’un des auteurs de cette recherche, Bert Vogelstein, professeur d’oncologie à l’Université de médecine Johns Hopkins. « Malgré tout, de nombreuses formes de cancer sont largement dues à un manque de chance et à une mutation d’un gène qui provoquera un cancer, sans aucune relation avec le mode de vie ou des facteurs héréditaires », ajoute-t-il.

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Une étude pas globale. Cette étude parue vendredi dans la magazine Science (voir ci-contre) est basée sur un modèle statistique prenant en compte un grande variété de cancers. Elle ne prend toutefois pas en compte le cancer du sein, le plus fréquent chez les femmes, ni celui de la prostate, le deuxième plus courant pour les hommes après le cancer de la peau.
Pour cette étude les chercheurs se sont penchés sur le processus naturel de renouvellement des cellules dans le corps humain. Celui-ci permet au corps de remplacer les cellules lorsqu’elles meurent dans les différents organes.

 
L’enjeu : détecter ces cancers aléatoires plus tôt. « Changer nos habitudes de vie sera très utile pour éviter certaines formes de cancer, mais ne sera guère efficace pour d’autres », note Cristian Tomasetti, biomathématicien et professeur assistant d’oncologie à Johns Hopkins. « On devrait mobiliser davantage de ressources pour trouver des moyens de détecter ces types de cancers aléatoires à un stade précoce, soignable », conclut-il.

 

L’importance du dépistage. Pour Agnès Buzyn, présidente de l’Institut national du cancer (INCa), cette partie importante du hasard dans le cancer confirme aussi l’intérêt des dépistages organisés. « Ces dépistages, comme celui pour le cancer du colon, qui est cancer très fréquent, ne sont pas suffisamment suivis en France », affirme-t-elle. « Si toutes les personnes à qui on envoie une invitation pour se faire dépister le faisaient, nous réduirions énormément la mortalité lié au cancer, qui est dû au hasard et au vieillissement ».

Source Europe 1

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