Radio1 Tahiti

Le casse-tête d’Internet aux Marquises

Avec le collectif « Fiu de Vini » à Ua Pou, les internautes des îles sont de plus en plus nombreux à dénoncer des débits bien inférieurs à ceux promis par l’unique fournisseur d’accès à Internet disponible dans les archipels. Aux Marquises, Vini reconnaît que « l’évolution des usages d’Internet » sature la bande passante, mais que l’OPT se heurte à des coûts d’infrastructure extrêmement lourds et forcément déficitaires…

La semaine dernière, un collectif d’usagers de Ua Pou a diffusé un communiqué pour médiatiser deux actions contre la faiblesse des débits Internet aux Marquises et plus généralement dans les îles de la Polynésie. D’une part, le collectif a lancé une pétition adressée au président du Pays, Edouard Fritch, pour lui demander « d’user de son pouvoir » pour que les débits annoncés par Vini dans ses offres Internet soient respectés. D’autre part, le collectif a annoncé qu’il proposait des formulaires de demande de remboursement « d’une partie du prix de l’abonnement » qui seront ensuite adressés à Vini. Christophe Lubasz est l’un des membres fondateurs du collectif. Il explique que le problème est récurrent aux Marquises, mais que le collectif s’est monté après un épisode récent de quasi-blackout pour Internet au début du mois de mars.

https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2016/04/Vini-Ua-Pou-01.mp3?_=1

Le collectif annonce avoir réuni 800 signatures pour sa pétition qu’il a ouverte à toute la Polynésie, et pas seulement aux Marquises. Sur Facebook, plus de 2 000 personnes suivent la page « Fiu de Vini » et publient régulièrement les résultats de « tests de débits » disponibles sur Internet. Des tests qui font état de connexions très faibles avoisinant aux Marquises les 100 kb/s pour un abonnement à 512 kb/s. Christophe Lubasz explique que c’est le manque de réponse de Vini qui est aujourd’hui le plus frustrant.

https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2016/04/Vini-Ua-Pou-02.mp3?_=2

Contactée par Radio 1, Vini assure avoir « bien pris en compte la réclamation des clients des Marquises » et explique que « les baisses de débit constatées s’expliquent par une évolution des usages d’Internet qui nécessitent de plus en plus de capacité ». Vini reconnaît que la bande passante satellite qui dessert les Marquises est aujourd’hui « saturée et ne suffit plus à répondre aux besoins grandissants de la population ». L’annonce de l’ajout de capacité supplémentaire en bande passante pour le 1er mars 2016 est repoussée au mois de mai 2016. Et l’OPT précise que le coût satellite de cet ajout de bande passante sera de 420 millions de Fcfp annuel, soit 11 600 Fcfp de dépense mensuelle par abonnée chaque année… C’est en effet tout le problème de Vini dans les archipels. Le coût de la connexion est largement déficitaire et bien supérieur à celui demandé aux abonnés. Conséquences, les îles sont souvent les premières oubliées du développement numérique de la Polynésie. Une situation qui devrait évoluer avec le futur câble sous-marin domestique qui desservira les principales îles des Tuamotu du Nord et des Marquises d’ici trois ans.