Avec sa démission à venir du gouvernement pour cause d’incompatibilité avec son mandat de député, Nicole Sanquer va bientôt retrouver les bancs de l’assemblée à Tarahoi. Mécaniquement, l’élu RMA Puta’i Taa’e devrait donc perdre son siège de représentant. Le maire de Papara ne semble pourtant pas vraiment s’y résoudre et un jeu de chaises musicales est actuellement à l’œuvre au Tapura, impliquant même potentiellement le choix du futur(e) ministre de l’Education.
La toute nouvelle député à l’Assemblée nationale, Nicole Sanquer, dispose de 30 jours pour démissionner de son poste de ministre de l’Education du gouvernement Fritch et réintégrer ainsi l’assemblée de la Polynésie française. Mais cette réintégration n’est pas si simple. Si Nicole Sanquer venait à retourner à Taraho’i, l’élu RMA et tavana de Papara, Puta’i Taa’e, devrait alors lui laisser sa place au sein de l’hémicycle.
Contacté, ce dernier nous a affirmé ne pas être au courant du sort qui lui sera réservé. Il répond tout simplement sur le ton de la plaisanterie : « je vais rester à la maison ». Mais plus sérieusement, il explique qu’il s’en remet au parti pour lui permettre de rester à Taraho’i. « C’est à eux à réfléchir et notamment au président du Tapura et du gouvernement Edouard Fritch ». Le tavana de Papara n’oublie pas de rappeler les bons chiffres obtenus lors du deuxième tour des législatives dans sa commune. Nicole Sanquer y a obtenu près de 68% des suffrages, contre 32% pour la candidate du Tahoeraa. « Beaucoup de mes administrés sont venus me voir et ne voulaient pas voter pour Nicole Sanquer, car ils savaient très bien que je pourrais sauter de l’assemblée. Mais je leur ai répondu qu’il était hors de question, car c’est la candidate du Tapura ».
Démission de Nicole Sanquer ou nomination d’un ministre en provenance de l’assemblée ?
Si Puta’i Taa’e assure que le fin mot reviendra à Edouard Fritch, il lance tout de même l’idée de la démission de Nicole Sanquer de Taraho’i. « Ainsi le problème ne se pose plus et je reste à l’assemblée. Mais si je sors, je ne sais pour l’instant pas quelle décision moi je vais prendre ».
Pour éviter tout mécontentement, une autre solution bruisse dans les couloirs de l’assemblée, côté RMA. Les noms de Béatrix Lucas et d’Henri Flohr sont avancés pour le ministère de l’Education. Leur « montée » au gouvernement libèrerait une place à Tarahoi et ferait revenir Puta’i Taa’e. Interrogée, Béatrix Lucas affirme qu’elle n’a « pas eu de discussions avec Edouard Fritch » mais confirme que son nom circule pour reprendre l’Education à Nicole Sanquer. « C’est vrai on en parle. En fait c’est comme les chaises musicales ». Henri Flohr, lui, est catégorique : « Ce poste ne m’intéresse pas, il est trop prestigieux pour moi. Je préfère rester en tant qu’élu à l’assemblée, ainsi je peux continuer à m’occuper de ma population. N’oublions pas il y a d’autres élections qui approchent ».
Et Isabelle Sachet dans tout ça ?
A noter qu’un autre nom qui circule pour le ministère de l’Education. Celui de l’élue Tapura, ancienne directrice d’école et présidente de la commission de l’Education à l’assemblée, Isabelle Sachet. Son départ de Taraho’i ferait monter, dans un premier temps, l’ancien député Jean-Paul Tuaiva, qui a pris cinq ans d’inéligibilité dans l’affaire Team Lead, et donc dans un second temps Monette Harua (proche du Tapura et non du Tahoeraa contrairement à ce que nous indiquions dans un premier temps, NDLR).