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Le CESC juge « prématurée » l’interdiction de certaines crèmes solaires

Éliane Tevahitua, élue Tavini, au CESC pour défendre sa proposition de loi mardi matin. @ Radio 1

Alors que le gouvernement a annoncé travailler sur un texte pour l’interdiction de certaines crèmes solaires, l’élue Tavini Eliane Tevahitua a déposé une proposition de loi du Pays proposant d’interdire les crèmes qui contiennent de « l’oxybenzone ou de l’octinoxate ». Le CESC juge la démarche « prématurée », s’interrogeant sur l’existence de « produits de substitution » et sur « l’impact économique » de la mesure.

Une proposition de loi du Pays de la représentante indépendantiste Éliane Tevahitua pour l’interdiction des crèmes solaires toxiques en Polynésie française a été examinée au CESC mardi matin, comme annoncé par nos confrères de TNTV il y a un mois.

La proposition succincte d’Éliane Tevahitua « interdit de vendre, de mettre en vente ou de distribuer tout produit de protection solaire contenant au moins l’un des composés chimiques suivants : oxybenzone ; octinoxate ». Ces deux substances qui protègent des UV sont reconnues comme toxiques pour le corail et pour l’organisme humain. L’oxybenzone est même considéré comme allergisant, potentiellement cancérigène et perturbateur endocrinien. Alors que le débat sur leur interdiction se répand partout dans le monde, Hawaii et Palau ont déjà pris des dispositions d’interdiction.

À Tahiti aussi, le débat s’est installé. Le ministre de l’environnement, Heremoana Maamatuaiahutapu, a évoqué cette éventualité en novembre 2018. Éliane Tevahitua assure de son côté qu’elle prépare ce texte depuis le mois d’octobre.

Mardi matin, le CESC a rendu un avis extrêmement modéré, jugeant que la mesure a « un intérêt certain », notamment celui de « susciter le débat », mais qu’elle est en même temps « incomplète ». L’avis du CESC réclame à la fois une liste plus large de produits interdits, l’interdiction de l’importation en plus de la vente, mais aussi une étude d’impact économique avant d’aller plus loin.

Ce qui permet de satisfaire à la fois les écologistes et les économistes, et de faire adopter l’avis à l’unanimité. « Si ce sont des produits cancérigènes et des perturbateurs endocriniens, il faut réfléchir sérieusement à faire changer ces produits », a dit Patrick Galenon. « Ce texte est prématuré. Il n’existe pas de produit de substitution local et il faut d’abord évaluer l’impact économique », a défendu Daniel Palacz. À l’issue des débats, Èliane Tevahitua a retenu que sa proposition a été jugée « prématurée ». Elle a parlé de « conservatisme ».

 

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