Le conseil économique, social, environnemental et culturel (Cesec) a examiné le projet de loi du Pays concernant l’organisation de la filière vanille, rendant un avis très circonspect, et sur celui concernant la labellisation de qualité et d’origine des produits du secteur primaire.
Le Pays veut moderniser l’organisation et le fonctionnement de la filière vanille pour une « promotion de la vanille dans une optique qualitative », en améliorant les conditions de production, de préparation et de commercialisation. Le Cesec a estimé ne pas disposer, malgré plusieurs décennies d’aides publiques à la filière, de données fiables, et il « n’est pas certain que le projet de loi du Pays proposé contribue de manière efficiente aux objectifs poursuivis. » Il s’interroge sur l’efficacité de l’établissement public Vanille de Tahiti, « dont les dépenses représentent près de 50% de la valeur de la production de vanille préparée exportée » en 2018. De fait, les objectifs du texte semblent être similaires à ceux de cette structure créée en… 2003. De plus, l’ensemble des professionnels n’auraient pas été consultés. Les divers registres et contrôles envisagés par le texte, de manière trop floue selon le Cesec, pourraient être difficiles à mettre en œuvre, notamment parce que le projet de loi ne précise pas le nombre d’agents de contrôle. La 4e institution du Pays n’est pas non plus favorable à l’instauration d’une nouvelle taxe « de nature à peser sur les exportations, au lieu de les encourager ». Les conseillers émettent des réserves sur la possibilité de cultiver d’autres variétés de vanille que la tahitienne, d’exporter de la vanille immature ou non préparée, car « les conditions de qualité du produit exporté ne pourront pas être garanties ».
Trois nouveaux labels de qualité pour les produits agricoles
Autre projet de loi examiné ce jeudi, celui qui permettrait d’apposer sur les produits du fenua des labels pour mieux valoriser les productions locales : en plus du signe « agriculture biologique », seraient créés l’appellation d’origine, l’indication géographique et le label qualité supérieure. Des signes d’identification qui peuvent contribuer à « gagner la confiance des consommateurs » mais aussi à donner aux producteurs polynésiens « un atout compétitif » tant au niveau local que national et qu’international.
Un système, tempère le Cesec, qui ne peut fonctionner que « si des conditions favorables au développement de la production agricole et à la structuration des filières sont réunies », et que si « les producteurs et les consommateurs disposent de toutes les informations nécessaires sur cet outil économique et juridique nouveau ».