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Le CHPF craint un manque d’effectifs pour affronter le pic épidémique de fin d’année


En prévision du pic épidémique de décembre ou janvier, la direction de l’hôpital de Taaone a demandé à ses équipes de repousser tous leurs congés au delà du mois de février. Mais pour les représentants du personnel, beaucoup d’infirmiers, médecins, brancardiers et autres soignants ont déjà besoin de repos après plusieurs semaines de tensions. Côté recrutements, le vivier polynésien est limité.

« Les agents sont invités à annuler leurs congés programmés sur la période à venir, et ce, jusqu’au 28 février 2021 ». Voilà ce que stipule une note de service, diffusée la semaine dernière au sein du centre hospitalier de Polynésie française, et révélée ce matin par la Dépêche de Tahiti. La direction y rappelle que l’établissement doit s’organiser face aux « projections épidémiques » qui « convergent vers une montée en puissance de l’épidémie de Covid-19 pour atteindre potentiellement un pic au mois de décembre et janvier prochains ».

Car plus que le nombre de lits ou le matériel disponible, c’est sur les capacités humaines que l’hôpital craint de buter dans les semaines à venir. C’est ce suggérait déjà, début octobre, le Dr Philippe Dupire au micro de Radio1. Ce matin, le président de la commission médicale d’établissement, expliquait au journal Le Monde, qui a consacré un article à la « propagation galopante du Covid-19 en Polynésie », que l’hôpital avait fait un « appel du pied auprès de l’Etat » pour recevoir des renforts de la réserve nationale. L’urgence serait de trouver des infirmiers et des anesthésistes-réanimateurs. Car même si du personnel soignant supplémentaire est arrivé de métropole, depuis le mois dernier, même si certains professionnels ont été sortis de la retraite et des élèves infirmiers devraient gonfler les rangs des aides-soignants, le CHPF craint de ne pas réussir à trouver les compétences nécessaires pour affronter une vague épidémique qui ne fait que commencer.

Stress, fatigue… Et risque de contamination

La demande au personnel de repousser ses congés, est donc, pour la direction, une mesure « d’anticipation » de la surcharge à venir. Problème : pour Mireille Duval, une partie des équipes a déjà été très sollicitée ces dernières semaines, avec la montée progressive des hospitalisations de la filière Covid. Stress, fatigue… « Ce qu’on craint c’est que les agents se mettent en arrêt maladie parce qu’ils n’en pourront plus », explique la déléguée syndicale CSTP-FO de l’hôpital.

Beaucoup de professionnels pourraient toutefois répondre positivement à la demande de la direction. « Tout le monde a conscience que c’est notre mission première de soigner les gens », explique Mireille Duval. Encore faut-il pour cela être en capacité de le faire. Début septembre, une douzaine de soignants, du côté des urgences notamment, avaient dû s’isoler après une contamination au Covid. Les équipes de l’hôpital « ne sont pas à l’abri », et sont même particulièrement « exposées », insiste la syndicaliste. Meilleure façon de les protéger : appliquer les gestes barrières dans et à l’extérieur de l’hôpital.

À noter que la direction a dû faire une piqûre de rappel des gestes barrières dans l’hôpital. Certains professionnels, 7 mois après le premier déclenchement du plan blanc à Taaone, accusaient un certain « relâchement ». « Les mesures ont été rappelées strictement à tout le monde », précise la déléguée CSTP-FO.

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