Prévu du 27 au 30 novembre, le premier colloque de l’éthique en Polynésie aura pour thème l’interculturalité. L’occasion de faire la lumière sur cette « forme de philosophie appliquée et dynamique », mais aussi sur le comité d’éthique du CHPF qui l’organise.
Ce lundi démarre au Centre hospitalier de la Polynésie française le premier colloque de l’éthique. Au programme : conférences, tables rondes, café-philo et ateliers ludiques. Les intervenants sont essentiellement des professionnels du territoire. Deux spécialistes ont toutefois été invités, Philippe Bizouarn, anesthésiste-réanimateur, docteur en philosophie et Cynthia Fleury, docteure en philosophie et psychanalyste. Le colloque, ouvert au grand public, se tiendra sur quatre jours.
Il a pour thème l’interculturalité. Une évidence pour les organisateurs. Nolwenn Ribe, médecin hospitalier, urgentiste et somaticienne, est coordinatrice de l’événement. « Sur le territoire polynésien, plusieurs cultures se rencontrent. On est sur un territoire qui a sa culture propre mais aussi une histoire commune avec la France. Une histoire avec un legs colonial et tout cela implique des enjeux dans la relation, la relation de soin, la relation du travail social. »
L’éthique est un concept philosophique, lié à la morale « sans être la morale », insiste Nolwenn Ribe. Il engage à une réflexion dynamique et partagée autour de conflits de valeurs, de dilemmes dans une situation particulière. Cette discipline interroge : comment faire pour bien faire ? Appliquée à la santé et au travail social, autrement dit aux métiers de la relation, l’éthique invite à réfléchir à la conduite à tenir, aux attitudes à adopter face à des situations complexes dans les pratiques.
Un comité d’éthique a été créé à l’hôpital en 2018. Une loi française de 2004 oblige à l’ouverture d’un espace de réflexion collégiale et interdisciplinaire au sein des établissements hospitaliers. Au CHPF, Il compte 21 membres qui se réunissent une fois par mois pour traiter de questions diverses, comme par exemple la fin de vie, le refus de soin d’un patient, la contention d’un patient agité. Il traite également de questions en lien avec des situations institutionnelles, comme la vaccination obligatoire des soignants pendant la crise Covid.
Le comité ne donne pas de solution mais des recommandations en s’appuyant sur les principes de l’éthique biomédicale de Beaucham et Childress que sont : la bienfaisance, l’autonomie, la non-malfaisance et la justice. Depuis un an, il travaille à la mise en place du colloque. Il espère pouvoir par la suite proposer des journées de réflexion sur des thèmes comme la fin de vie, la naissance, etc …