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Le Civen fait le bilan, calmement

Alain Christnacht au centre, entouré des médecins Anne Flüry-Hérard (à droite) et Blandine Vacquier (à gauche) ©Natan Decarrière

Alain Christnacht et les médecins Anne Flüry-Hérard et Blandine Vacquier ont fait le bilan de leur semaine d’échanges en Polynésie. Le président du Comité d’indemnisation des victimes des essais nucléaires (Civen) a affirmé vouloir œuvrer dans la plus grande transparence et vouloir simplifier les procédures pour recueillir, traiter et indemniser davantage de dossiers de victimes. 311 dossiers de résidents polynésiens ont été traités, dont 121 ont pu aboutir à une indemnisation. Le Civen a réaffirmé sa volonté de travailler main dans la main avec l’ensemble des acteurs locaux, du Pays à l’État en passant par les associations . Si le débat est de « bonne foi » et les arguments valables, le Civen acceptera volontiers d’être remis en cause, a déclaré Alain Christnacht.

Depuis l’adoption de la loi Morin en 2010, le Civen est en charge de l’indemnisation des personnes victimes des 23 maladies radio-induites reconnues et provoquées par les essais nucléaires. Le Civen effectue un travail important de traitement de dossiers médicaux et se renseigne sur les lieux de travail des victimes, leur âge, leurs antécédents, afin d’identifier le plus justement possible si une personne peut être indemnisée. Le Civen n’a de cesse de marteler son indépendance et affirme que chaque dossier rejeté l’est pour des raisons valables où le nucléaire n’est pas la cause de la maladie. La procédure de traitement bénéficierait même aux victimes car à l’inverse, il est possible que certains dossiers reçoivent un avis favorable sans qu’il soit réellement prouvé que la maladie provienne de l’exposition aux rayons nucléaires. Les critères de recevabilité ont été élargis bien au-delà du millisievert et le Civen, assure Alain Christnacht, va simplifier la procédure pour constituer un dossier et revoir sa politique de guichets pour les dépôts.

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311 demandes de résidents polynésiens ont été adressées au Civen depuis sa création. 121 réponses favorables ont été rendues, dont 11 entre 2010 et 2017 et 110 depuis 2018. Le Civen s’est aussi expliqué sur les remboursements de la CPS pour les soins apportés aux victimes des essais nucléaires. En 2016, le Conseil d’État a mis fin aux remboursements via un arrêt mais le Civen a toujours remboursé la CPS avant cette décision. À l’avenir il souhaite ainsi développer ses relations avec la CPS, pourquoi pas avec la signature d’une convention pour obtenir plus d’informations sur les victimes et mieux traiter les demandes d’indemnisation. Le Civen a enfin rappelé qu’il n’existe à ce jour aucune étude prouvant une transmission inter-générations des maladies radio-induites, sans pour autant réfuter cette hypothèse. Des travaux ont démontré par le passé que les enfants de la génération touchée par les bombes nucléaires d’Hiroshima et Nagasaki n’avaient pas forcément été contaminés par l’exposition des parents. Alain Christnacht rappelle néanmoins que les cancers peuvent être provoqués par d’autres facteurs que l’exposition nucléaire comme le tabac, l’alcool ou l’obésité

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Le Civen s’efforce de démontrer sa bonne foi et reste prêt à indemniser tout dossier recevable dans le cadre de la loi. Sa fonction première reste d’identifier la cause de la maladie dans la transparence la plus totale. Il faut aujourd’hui environ 18 mois entre le dépôt d’un dossier et l’indemnisation pour des sommes comprises entre 1 et 60 millions de Fcfp selon la gravité et la durée de la maladie.