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Le collectif « un cri dans la ville » manifeste contre l’insécurité à Papeete


Une quinzaine de personnes ont défilé ce matin entre les institutions à l’appel de ce nouveau collectif créé par Marcy Pautehea, elle-même victime d’un vol à l’arraché dans la capitale voilà deux mois. À l’entendre, l’insécurité devient un « fléau » à Papeete, entre autres à cause des caméras en « blackout », et des éclairages publics pas réparés… Le collectif, principalement féminin, reproche aussi à la justice et à la police la lenteur et le manque de résultats dans le traitement des dossiers d’agressions.

Un petit cortège, une quinzaine de personnes tout au plus, mais beaucoup de pancartes, de slogans… Et même une casserole pour interpeller les institutions et les passants. Au centre de la grogne : les problèmes d’insécurité à Papeete, qui seraient devenus un « fléau ». Les manifestantes – le rassemblement est quasi-exclusivement féminin – sont toutes membres du nouveau collectif « Un cri dans la ville » lancé fin janvier sur Facebook. Elles listent les agressions et vols qu’elles ont subi ou dont elles ont eu vent. En tête de cortège, Marcy Pautehea, elle même victime voilà deux mois d’un vol à l’arraché qui lui a valu deux semaines d’ITT. L’entrepreneuse du bâtiment, qui a déjà pris la parole ou manifesté autour de plusieurs faits divers par le passé, vise avant tout, dans son discours, le maire de Papeete Michel Buillard.

« Le tavana est le premier magistrat de la commune qui a la compétence de sûreté et de sécurité de sa population, et il a failli à son premier devoir, explique-t-elle au micro après avoir mis en ordre ses troupes pour les photos. Pourquoi ? tout simplement parce que les éclairages dans les ruelles de Papeete ne sont pas tous allumés : c’est en panne, c’est cassé, on ne répare pas. (…) Les caméras, elles, c’est « blackout » et toujours rien réparé. (…) C’est nous qui payons ça avec nos contributions, nos impôts… Pourquoi ça s’allume pas ? Nous demandons la sécurité pour tous. »

Pas assez de retour aux victimes, trop d’affaires non élucidées

La meneuse, qui était aussi, en 2020, tête de liste Amuitahira’a aux municipales de Pirae, où elle a été élue, avait programmé ce matin un parcours de manifestation reliant la mairie au Haut-commissariat, à qui elle demande, entre autres, un audit sur l’utilisation des fonds destiné à la sécurité à Papeete. Le cortège est aussi passé devant l’assemblée – les élus du Pays « doivent savoir » et « doivent parler » des problèmes d’insécurité – et surtout devant le palais de justice et le commissariat de police. Car d’après les manifestantes, trop de victimes n’ont pas de retour après leur plainte.

« On a des exemples de personnes ou de parents qui n’ont aucun retour, deux ans après l’agression », explique une membre du collectif. « On ne file pas de convocation, rien. Donc non seulement vous avez le traumatisme de l’agression que vous avez subi, vous vous enfermez chez vous, votre vie change, et par-dessus le marché, vous ne savez pas où en est la plainte, si le dossier a été perdu, reprend Mancy Pautehea. Et combien de dossiers ne sont pas élucidés ? »

Pour Un cri dans la ville, cette manifestation, à la mobilisation réduite, était « une première », mais pas la dernière. Une association pourrait bientôt être créée avec pour objectif de remettre l’insécurité au centre du débat.

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2 Commentaires

  1. Kai
    2 mars 2024 à 16h10 — Répondre

    Ça c’est certain le tribunal manque à ses obligations. J’ ai été agressé en mars 2021 et le dossier à été perdu et traité sans qu on m en avertisse alors que j’ ai porté plainte et que je me suis constitué partie civile. Vive la justice française…

  2. JR
    4 mars 2024 à 7h25 — Répondre

    Pareil, agressé il y un an et demi, dépôt de plainte, témoin de mon agression, multiples blessures dont fractures, plus de dix jours d’arrêt de travail, et rien, pas de nouvelles, vive l’impunité !

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