Douze candidats malheureux aux élections sénatoriales de septembre 2020 avaient saisi le Conseil constitutionnel de requêtes tendant à l’annulation des élections, qui avaient vu la victoire de Teva Rohfritsch et Lana Tetuanui avec 68,2% des voix dès le premier tour. Le Conseil constitutionnel a rendu le 5 mars dernier une réponse unique : rejet.
Paul Bontour, Christian Vernaudon, Lydia Nouveau, Bruno Sandras, Christiane Kelley, Mike Chong Ayou, Monia Amaru, Sylviane Terooatea, Tauhiti Nena, Woullingson Raufaore, Yolande Bennett et Octave Riaria avaient dressé une longue liste de « manœuvres » qui selon eux ont provoqué une rupture d’égalité entre candidats, au motif que Teva Rohfritsch et Lana Tetuanui auraient bénéficié, avant et pendant la période de campagne, de moyens de la collectivité, ainsi que d’un soutien appuyé d’Édouard Fritch qui, à leurs yeux, ne sied pas à la fonction présidentielle et d’une inégalité de traitement par les médias. Ils tentaient ainsi de démontrer l’existence d’un « système clientéliste » mis en place par la majorité présidentielle : mais, estiment les conseillers, ils n’apportent pas « le moindre commencement de preuve ».
Le Conseil constitutionnel n’a pas non plus retenu les objections de « pressions » soulevées plus particulièrement par Christian Vernaudon sur la mise sous cloche des grands électeurs des îles, le week-end des élections, au fare amuira’a de Matatia. Ni les infractions aux gestes barrières le jour du vote – on se souvient du contexte assez festif dans la cour du lycée Paul Gauguin – sur lesquelles les conseillers écrivent toutefois, « une telle circonstance, pour regrettable qu’elle soit, n’étant de nature ni à entacher la procédure d’irrégularité ni à altérer la sincérité du scrutin. »