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Le contenu de l’accord patrons-syndicats sur la PSG

Le secrétaire général de la CSTP-FO, Angélo Frébault, et le patron de la FGC, Gilles Yau. © Radio 1

Les représentants des principales organisations patronales et syndicales de Polynésie se sont mis d’accords lundi soir au CESC sur un texte commun à adresser au président du Pays, Edouard Fritch, dès mardi pour « refuser collégialement le projet de réforme de la PSG » et faire leurs propres propositions pour « sauver le régime de protection sociale généralisée polynésien ».

Après trois réunions en cinq jours pour établir une réponse commune au projet de réforme de la PSG du gouvernement Fritch, syndicats et patronat sont tombés presque d’accords sur presque tout lundi soir au CESC. Presque d’accords, parce que leur courrier commun au président Edouard Fritch n’avait pas encore été signé par A ti’a i mua lundi soir. Il devait l’être mardi matin. Sur presque tout, parce qu’aucun compromis n’a finalement pu être trouvé sur les paramètres de la retraite.

Dans leur courrier commun, que Radio 1 a pu consulter, les partenaires sociaux émettent d’abord le voeu que soient trouvés les « arbitrages économiques et sociétaux, justes et responsables pour la santé, les retraites et les aides dites sociales ». Patrons et syndicats estiment « inconcevable que la réforme de la PSG se résume à des efforts  consentis presque exclusivement par le monde du travail ». La conclusion de cet accord est d’ailleurs résumée dès l’entame du courrier par un cinglant : « Nous, partenaires sociaux de Polynésie française, cosignataires de ce document, refusons collégialement le projet de réforme de la PSG tel qu’il nous a été présenté ».

Les partenaires sociaux au diapason sur la santé et la famille

Sur la partie « santé » de la réforme, le courrier commun demande de poursuivre les actions de baisse du coût de la santé à travers « la baisse du prix des médicaments », « la mise en place du médecin traitant référent », l’activation du « dossier médical partagé » et de « la carte électronique (Vital comme en métropole) ». Pour les partenaires sociaux, les économies réalisées devront être répercutées sur les régimes de retraites.

Dans la perpective d’un régime maladie universel, les syndicats et le patronat demandent une « contribution financière équitable sur tous les revenus ». Selon eux, il est également « essentiel » que tous les emplois (CAE, CVD…) cotisent aux régimes de droit commun santé et retraite. Enfin, ils demandent que le gouvernement affecte directement à la CPS l’ensemble des revenus issus de la CST, sans passer par le FELP.

Trois positions différentes sur les retraites

Sur le sujet épineux des retraites, tous les partenaires sociaux s’accordent sur la demande de création d’un « Conseil d’orientation et de suivi des retraites paritaires des salariés » composé des organisations syndicales patronales et salariales. Ils demandent également au Pays de prendre en charge intégralement l’ACR et d’apurer le déficit cumulé de l’ACR dû au RGS. Mais ce sont les paramètres de la retraite qui posent problème. Si tous les partenaires sociaux s’accordent pour proposer une augmentation du taux cotisation de +0,51% par an pour atteindre 21,75% en 2020, le courrier commun se divise en trois propositions sur la question de l’âge de la retraite.

D’un côté les syndicats de salariés CSTP-FO, CSIP, O oe to oe rima et Otahi demandent : le maintien de la retraite à 60 ans, 35 annuités pour un départ à taux plein, un taux plein sans changement à 70% du SMR, le minimum d’annuités pour un départ anticipé sans changement à 20 annuité, l’âge de départ anticipé sans changement à 55 ans, le salaire moyen de référence SMR pris sur la moyenne des 5 meilleures années sur les 10 dernières, l’âge de départ à la retraite pour travaux pénibles/inaptitude à 50 ans, le nombre d’annuités pour travaux pénibles à 30 ans, et un abattement sans décote à 2% par trimestre avant 60 ans.

D’un autre, A ti’a i mua consent à demander 38 annuité pour un départ à taux plein, le départ anticipé à la retraite à partir de 57 ans, l’âge de départ à discuter pour les travaux pénibles et le salaire moyen SMR calculé sur la moyenne du taux actuel.

Enfin, les organisations patronales se disent uniquement ouvertes sur les réforme paramétriques et demandent que l’âge de départ pour travaux pénibles soit progressivement étendu à 53 ans.