ACTUS LOCALESPACIFIQUE Le corail s’apprête à connaître sa pire année à cause d’El Nino Europe1 2015-10-08 08 Oct 2015 Europe1 An aerial view taken on April 9, 2014 shows the French overseas Grande Glorieuse island in the Indian Ocean. AFP PHOTO / SOPHIE LAUTIER RECHERCHE – 38% des coraux de la planète seront touchés par le phénomène du blanchiment – dû au réchauffement de l’eau – d’ici la fin de l’année. Le constat est alarmant. Les prévisions sont encore pires. Des chercheurs ont prévenu jeudi que la résurgence du courant chaud équatorial du Pacifique El Niño pourrait provoquer en 2016 le pire épisode de blanchiment corallien jamais recensé. La Grande barrière menacée. Les scientifiques de l’Université du Queensland et de l’Agence américaine océanique et atmosphérique (NOAA) expliquent dans une étude qu’il s’agira seulement du troisième événement de ce type, et que des récifs comme la Grande barrière de corail australienne seront particulièrement touchés. « Si la situation continue de s’aggraver, la Grande barrière de corail va subir un blanchiment généralisé, avec la mortalité que cela entraîne, la conséquence la plus fréquente de l’élévation des niveaux de températures de la mer », a déclaré le directeur de l’Institut du changement global de l’Université, Ove Heogh-Guldberg. Des épisodes précédents. Lors du premier épisode de blanchiment global recensé, en 1998, « plus de la moitié » de la Grande barrière de corail, classée au patrimoine de l’Humanité, avait été touchée, et « entre 5 à 10% des coraux sont morts », dit-il. La Grande barrière a été épargnée au cours du second épisode survenu en 2010 « en raison de tempêtes qui ont soulagé le stress provoqué par la chaleur. Le récif pourrait ne pas avoir autant de chance en 2016 », a-t-il ajouté. Comme le montre ce graphique tweeté par le chercheur Mark Eakin, l’année 2015 est la plus chaude des six années les plus chaudes depuis 1880 : Is this likely to be the hottest year on record? Here’s 2015 so far. Any questions? http://t.co/TynHf5OGP9 pic.twitter.com/OeCTsTvQsG — Dr. Mark Eakin (@MarkEakin) 21 Septembre 2015 La Grande barrière de corail, une étendue de 345.000 km2, compte quelque 3.000 « systèmes » récifaux et un millier d’îles tropicales. Elle a évité de justesse d’être placée par l’Unesco sur sa liste des sites en péril et Canberra oeuvre à un plan de préservation sur 35 ans. Un corail stressé est un corail qui blanchit. La hausse de la température provoque un phénomène de dépérissement des coraux qui se traduit par une décoloration et entraîne une insuffisance en apports nutritifs conduisant à leur mort. Les coraux se nourrissent d’algues microscopiques, les dinoflagellés, qui vivent en vastes colonies à leur surface. La photosynthèse libère aussi de l’énergie dans les tissus du corail, lui permettant de construire le squelette de calcium qui abrite ces algues unicellulaires. Quand le corail est soumis à un stress, comme une hausse importante de la température de l’eau, il se débarrasse des dinoflagellés et blanchit. Le rôle essentiel du corail. La disparition des récifs coralliens a un impact très important sur l’écosystème marin car ils fournissent nourriture et abri à de nombreuses espèces de poissons et de crustacés. En 1998, les récifs coralliens de 60 pays tropicaux avaient été touchés. Le courant El Niño, réapparu en mars, devrait persister jusqu’au printemps 2016 et pourrait être l’un des plus intenses dans les annales, d’après les scientifiques américains. Source : Europe 1. Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)