Les assises du numérique éducatif se sont ouvertes ce matin à la DGEE. L’expérience de la crise sanitaire et du confinement a montré que la Polynésie butait encore sur un manque de matériel, mais aussi de préparation pour utiliser au mieux les outils numériques dans l’éducation.
Trois jours de conférences, d’ateliers et de débats, et une question : comment mieux utiliser le numérique dans l’éducation ? Depuis ce matin, les professionnels de l’éducation sont réunis à la DGEE pour les Assises du numérique éducatif de la Polynésie. Des discussions, donc, mais il s’agit surtout de « programmer des actions concrètes », insiste la ministre de l’Éducation Christelle Lehartel. Si ces assises étaient évoquées depuis longtemps, c’est surtout l’expérience de la crise sanitaire et de la fermeture des écoles pendant le confinement qui a motivé ce chantier. « On a dû entrer complètement dans les familles, être en complète connexion avec les enseignants, et on s’est rendu compte qu’on avait des failles », pointe la responsable. Le vice-recteur Philippe Lacombe voit le verre d’eau à moitié plein : « La crise Covid a accéléré la transition numérique dans l’éducation », explique-t-il. Et pour accompagner cette accélération, une journée « aurait été trop peu » : après un cycle de conférence ce matin, des ateliers spécialisés ont débuté sur le site de Pirae ce jeudi après-midi. Demain, ce seront les professeurs qui seront à l’honneur pour des retours d’expérience qui permettront d’alimenter une synthèse et des tables rondes samedi.
Faire face aux inégalités d’accès
Avant de parler des mesures, c’est sur les outils qu’a été fait un point ce matin. La Direction générale de l’économie numérique (DGEN) a détaillé les derniers chiffres sur les habitudes numériques des familles et des jeunes. Résultat : des smartphones de plus en plus tôt, une navigation massive et très peu encadrée sur Facebook et d’énormes inégalités d’accès au numérique, du point de vue géographique ou social. Des évolutions et des disparités avec lesquelles « il faudra composer », pointe Christelle Lehartel, qui a rappelé que la Polynésie avait l’ambition de « mailler son territoire en haut et très haut débit, levier indispensable pour consolider son système éducatif ». Les objectifs des assises sont donc de définir les besoins en équipement matériel, en logiciel, en réorganisation, en communication et en formation pour « utiliser au mieux ces nouveaux outils ».
En ouverture du séminaire, la ministre a tout de même demandé de la mesure dans les actions proposées : « Le numérique est aujourd’hui indispensable dans le monde de l’éducation, mais il ne faut pas que ça soit du 100% numérique, nous devons préserver nos écritures en cursives, nos livres, nos documents de base ».
Les assises du numérique éducatif sont à suivre en direct sur le site et le facebook de la DGEE jusqu’à samedi. Le programme des ateliers est disponible en ligne.