ACTUS LOCALESTOURISMETRANSPORTS Le débat sur les hausses de taxes aériennes redécolle Outremers360° 2025-01-28 28 Jan 2025 Outremers360° ©adt Dans un communiqué commun, la Fédération nationale de l’aérien et ses métiers (FNAM) et l’Union des aéroports français ont fait part de leurs inquiétudes sur un retour d’un projet de hausse de la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA) évoqué par la nouvelle ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin. Les précisions de notre partenaire Outremers 360. Tombé en même temps que le gouvernement Barnier, le projet de hausse de la TSBA revient sur dans le débat. « J’y suis favorable » avait en effet indiqué la ministre des Comptes publics du gouvernement Bayrou, Amélie de Montchalin, dans une interview au Parisien début janvier, y voyant « une mesure de justice fiscale et écologique ». « Les 20% de la population ayant le revenu le plus élevé sont responsables de plus de la moitié des dépenses consacrées aux voyages en avion », a-t-elle encore ajouté pour justifier cette possible hausse, dont, rappelle-t-on, les Outre-mer et la Corse avait été exonérée. La ministre avait ajouté que la « hausse sera modérée, de moins de dix euros, sur les vols intérieurs » et que des « mesures de compensation » seraient une nouvelle fois prévues pour la Corse ou les Outre-mer. Pas de quoi rassurer le secteur de l’aérien, compagnies et aéroports, qui ont fait part de leur « incompréhension » quant à la possible reprise du projet de hausse de la TSBA, « sans la moindre concertation ou étude d’impact ». « Cette mesure aura pour conséquence immédiate d’augmenter le prix des billets d’avion, affectant directement le pouvoir d’achat des Français. Elle contredit ainsi l’engagement du gouvernement de protéger les ménages alors que 80% des Français ont déjà pris l’avion et que plus d’un tiers de la population le prend sur une base régulière », écrivent la FNAM et l’UAF dans leur communiqué. « les liaisons avec les collectivités d’outre-mer seront notamment fortement impactées » Une hausse qui menacerait aussi « la connectivité des territoires, freinant le développement économique et social des régions françaises ». « Les régions les plus isolées, dépendantes du transport aérien, seront particulièrement touchées », préviennent les deux fédérations, estimant que « les liaisons avec les collectivités d’outre-mer seront notamment fortement impactées. Celles-ci deviendront moins accessibles alors que ces liaisons sont indispensables à l’économie de ces territoires ». La FNAM et l’UAF sont aussi inquiètes pour « l’attractivité touristique de la France » alors qu’une hausse de la TSBA « favorisera les autres destinations de l’Union européenne où les niveaux de taxation du transport aérien sont inférieurs ou inexistants ». « Certaines compagnies aériennes ont d’ores et déjà annoncé qu’elles cesseraient toute expansion en France pour 2025, certaines envisageant même la suppression de liaisons existantes ». « Une telle perspective est particulièrement préoccupante pour les régions françaises qui dépendent du tourisme pour leur développement économique. 37% des recettes des touristes internationaux en France, soit 23 milliards d’euros, sont ainsi le fait de voyageurs arrivés en avion », ajoutent les deux fédérations. « 11 500 emplois menacés par ce seul projet » « Enfin, cette nouvelle taxation menace très directement l’avenir de l’aviation d’affaires française et fragilise encore un peu plus les compagnies aériennes françaises qui perdent chaque année un point de part de marché en nombre de passagers transportés (37% de part de marché en France en 2024). ». La FNAM et l’UAF appellent à « une révision de ce projet au caractère récessif compte tenu du rôle catalytique que joue le transport aérien, secteur d’excellence, pour l’économie français ». « Cela apparaît d’autant plus important dans un contexte où des pertes d’emplois significatives sont anticipées en France dans les prochains mois avec pas moins de 11 500 emplois menacés par ce seul projet. Elles rappellent par ailleurs la nécessaire mise en place d’une concertation avant toute évolution compte tenu également des difficultés pratiques inhérentes à la mise en œuvre d’une telle taxation des passagers aériens. » Les professionnels demandent une concertation avec l’État Pour le président de l’UAF, Thomas Juin, cette hausse « n’est ni une décision de justice sociale, ni une décision écologique ». « Elle va éloigner du transport aérien les catégories les moins aisées comme les classes moyennes ou les étudiants. Les avions qui se détourneront des aéroports français iront de toutes les façons voler ailleurs, dans d’autres pays. » Le président de la FNAM, également PDG de Corsair, Pascal de Izaguirre, estime, lui, que cette hausse « fragilisera structurellement encore un peu plus un transport aérien français dont les besoins financiers pour accompagner sa transition écologique sont pourtant massifs ». « Une telle mesure va ainsi à la fois à l’encontre de la démocratisation du transport aérien en France et de sa décarbonation. Un dialogue et une concertation entre l’État et le secteur nous semblent plus que jamais nécessaires afin d’assurer que les bonnes décisions seront prises dans le cadre du projet de loi de finances 2025. » Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)