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Le Décathlon de Punaauia veut « rendre le sport accessible au plus grand nombre »


La première grande surface de sport du fenua prend forme sur les hauteurs de Outumaoro. Les 2 800 mètres carrés de magasin, la pump track et le « playground » extérieur doivent ouvrir en décembre et Decathlon a déjà lancé une campagne de recrutement d’une quarantaine d’employés, du chef de rayon au technicien d’atelier. Petite visite de chantier.

Philippe Bouviala ne l’ignore pas : beaucoup de sportifs du fenua scrutent avec attention le chantier débuté en début d’année sur les hauteurs de Outumaoro, tout près du collège de Punaauia et du club Phoenix. Et ces observateurs intéressés l’ont remarqué : les travaux ont bien avancé. Comme l’avait déjà confié le directeur du futur magasin à TNTV, le premier Decathlon du fenua devrait ouvrir ses portes dès le mois de décembre. Une petite révolution en perspective dans le secteur des équipements sportifs : avec ses 2 800 mètres carrés, le magasin sera la première grande surface spécialisée du pays. Le grand espace – « pas trop grand, la bonne taille pour avoir une offre complète », précise le responsable – est pour l’instant bien vide, mais commence tout de même à s’y dessiner, entre les marquages au sol et les parquets qui habilleront les espaces de caisses et d’essayage, l’organisation du futur magasin. Plutôt qu’une allée centrale et des rayons en « plan Manhattan », les clients seront orientés sur un parcours circulaire, qui desservira de petits rayons bien visibles, de 5 à 10 mètres. « Ça permet de les inviter à découvrir un maximum de sports, en se promenant tout autour du magasin, et en découvrant des activités qu’ils n’ont pas forcément eu l’occasion de pratiquer », explique Philippe Bouviala.

25 conteneurs attendus dans les semaines à venir

Ce « Décathloniste » depuis 17 ans, qui avant Tahiti œuvrait en tant que responsable RH ou chef de produit national, et même directeur régional en Russie pour le géant français, le martèle : l’enseigne veut faire éclore de nouvelles pratiques sportives au fenua, ou du moins en faire la promotion. Certes les quatre « univers » de cette implantation polynésienne – montagne et eau en entrée de parcours, raquettes, « sport co » et vélo dans la foulée, puis running et nature avant de finir par le fitness – accueilleront les produits les plus demandés, des chaussures de course au masques, bodyboards et autres ballons de foot – les « officiels » de la L1. Mais, de la pétanque au tir à l’arc, des équipements d’équitation aux nouveaux jeux « outdoor » ou aux cerf-volants, l’idée est bien de développer des gammes de produits qui n’existent pas – ou peu – ailleurs dans le pays. « Et, dans la limite du possible, de pouvoir les tester sur place », ajoute le directeur qui parle de « 70 à 80 » sports différents développés en rayons.

Des rayons qui restent à être installés et à se garnir à Punaauia. Le groupe Moana Nui d’Yves Buhagiar, qui après plusieurs années de discussions avec différents investisseurs et de projets avortés, a fini par obtenir la franchise pour le fenua – attend courant octobre 12 conteneurs de 40 pieds pour ses aménagements. 13 autres doivent suivre pour les produits : ce sont 7 000 références – et environ 200 000 articles – qui doivent être mis en magasin et dans les 1 000 mètres carrés de réserve avant l’ouverture.


Si les responsables ont vu large, c’est que Decathlon, qui compte 325 points de vente en France et déjà 1 751 dans le monde, a l’habitude d’être attendu. Après l’ouverture du premier magasin de Nouvelle-Calédonie en 2016 – un deuxième va bientôt ouvrir au Nord du Caillou – l’afflux de clients avait rapidement vidé les rayons. Une autre succursale de la chaîne avait même dû fermer quelques semaines après son ouverture sur l’île Maurice, par manque de produits. Philippe Bouviala ne veut pas parier sur une même ruée, mais avance tout de même prudemment : « on veut pouvoir répondre à la demande », précise-t-il simplement.

85% de marques Decathlon

Le directeur se défend au passage de vouloir « écraser la concurrence », comme certains, dans le secteur, le craignent par avance. « On veut travailler avec tout le monde en bonne intelligence, avec toujours l’objectif de rendre le sport accessible au plus grand nombre », appuie-t-il. Une « accessibilité » qui passe par des prix « maîtrisés » – mais qui ne pourront pas être les mêmes qu’en métropole, frais d’approche obligent – et par les larges gammes développées par la chaîne créée en 1976. Aux « premiers prix » qui ont fait son succès se sont depuis longtemps ajoutés des produits plus techniques, plus avancés, plus chers aussi, même si les grandes marques spécialisées – et donc, souvent les magasins concurrents – sont toujours plus sollicités par les experts de leur discipline. Quechua, Tribord, DomyosBtwinInesis ou Caperlan, pour ne citer que les marques qui survivront à la « simplification » de l’offre en cours chez les géant du sport…. « Plus de 85% du magasin, ce sera des produits purement conçus et développés par nos ingénieurs et chefs de produits » reprend le directeur.

Une quarantaine d’embauches… Et déjà des centaines de CV

Pour vendre ces produits, et animer le grand espace de Outumaoro, qui comptera aussi, en accès gratuit, un petit espace de coworking, une pump track (piste aux virages relevés appréciés des BMXlongboards et même des rollers et trotinettes), et un petit stade « playground« , il faut des équipes. Le magasin du groupe Moana Nui, qui sera rattaché à sa filiale « Maeva Sports » a déjà lancé sa campagne de recrutements. « Nous recherchons actuellement quatre responsables de rayon, pour nos quatre gros pôles à l’intérieur du magasin, on cherche 19 vendeurs à temps plein, liste le directeur, qui insiste sur la polyvalence qui sera demandée à ces employés. On cherche aussi deux techniciens pour l’atelier, qui fera du cordage, de la personnalisation de produits, et on cherche aussi entre 15 et 19 personnes en temps partiel ». Pas d’exigence formelle de diplômes, le « savoir-être » est en revanche important : « on veut savoir qui elle est, ce qu’elle aime, et ce qu’elle pourra apporter à nos clients ». Une passion – et donc une spécialisation – dans un sport est, forcément, un avantage, y compris pour les temps partiels qui, à quelques centaines de mètres du campus de l’UPF, pourrait intéresser certains étudiants. 

Personne n’a pour l’instant été embauché, mais les CV affluent – au moins 300, d’après Philippe Bouviala, qui « fera des déçus » mais promet « de répondre à tout le monde » – et le recrutement va s’accélérer. Les chefs de rayon entreront en fonction dès la fin octobre pour participer à l’aménagement. Les autres suivront en novembre pour être formés et participer à la réception des produits… Pas de date d’ouverture, mais, le groupe Moana Nui vise le mois de décembre, et ses achats de fin d’année. 

 

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