Le député et président de la commission des lois à l’Assemblée nationale, Jean-Jacques Urvoas, est arrivé dimanche matin à Tahiti pour un séjour de 12 jours sur le territoire. Le but de sa visite est de se rendre compte des réalités de la Polynésie française et de juger dans quelle mesure un réajustement des compétences attribuées au Pays est nécessaire. Parmi ses priorités, entre autre, les difficultés d’application du code général des collectivités territoriales (CGCT), l’éducation, la santé et les conditions de vie des détenus de Nuutania.
A son arrivée dimanche matin, Jean-Jacques Urvoas a été accueilli sur le tarmac de l’aéroport par le président Edouard Fritch et le haut-commissaire Lionel Beffre, puis, quelques instants plus tard, par les membres du gouvernement, les deux députés Maina Sage et Jean-Paul Tuaiva, le président de l’Assemblée Marcel Tuihani, le président du CESC, Angelo Frébault et le colonel de gendarmerie Pierre Caudrelier. Le député socialiste a d’emblée affiché une grande complicité avec le président Fritch, qu’il a « fréquenté » sur les bancs de l’Assemblée nationale lorsque ce dernier était parlementaire, ainsi qu’avec Maina Sage, membre de sa commission des lois. Très curieux d’en connaitre davantage sur le Pays, il a, dès son arrivée, posé de nombreuses questions au président Fritch sur les spécificités d’un territoire aussi éparse et isolé que la Polynésie, ainsi que sur la vie dans les îles éloignées. Après quelques explications, il a fini par lâcher un : « du coup la continuité territoriale c’est autre chose quoi ! » et Edouard Fritch de lui répondre « tu vas voir que le CGCT c’est compliqué ».
Le CGCT en ligne de mire
En effet, la nécessité du report des échéances imposées aux communes par le CGCT sera l’une des préoccupations majeures du député. Lui qui s’est déjà entretenu avec plusieurs tavana lors du dernier congrès des maires, s’est déjà penché sur la question. Il a d’ailleurs écrit sur son blog samedi : « On admettra aisément que le traitement des eaux usés ou que la collecte des ordures ménagères sont des sujets plus délicats dans une petite ile de 600 habitants que dans une concentration urbaine ». Dimanche, il déclarait vouloir trouver des solutions.
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Rappelons que les amendements portant sur le report des échéances, récemment voté au sénat, passeront devant la commission des lois le 6 mars prochain.
L’ensemble des compétences passé au peigne fin
Jean-Jacques Urvoas a également affirmé qu’aucune compétence territoriale ne serait laissée de côté au cours de son séjour. D’autant qu’il s’agit de la première visite d’un président de la commission des lois depuis le changement de statut de 2004. Il a annoncé qu’il attacherait beaucoup d’importance à l’éducation puisque le pays souffre d’un « décrochage scolaire particulièrement important » et à la santé également avec notamment le problème du manque de médecins dans les archipels éloignés. Il profitera aussi de son séjour pour visiter le centre pénitencier de Nuutania, qui suscite, selon lui, « une vraie inquiétude ».
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Et la proposition de résolution du Tahoeraa dans tout ça ?
Au cours de sa visite, le président de la commission des lois aura également l’occasion de rencontrer certains magistrats de Polynésie. Des magistrats qui, selon lui, n’ont pas à craindre pour leur indépendance, référence à la proposition de résolution déposée par les élus Tahoeraa il y a quelques semaines pour demander une modification du statut et proposer un avis du conseil des ministres sur la nomination des magistrats du parquet. « Dans la république, l’indépendance de la magistrature est garantie. Je ne pense pas que les magistrats aient de l’inquiétude ici. En tout cas, s’il il y en a, il faut que je les dissipe », a déclaré Jean-Jacques Urvoas. Le député a profité de cette mise au point pour insister sur le caractère institutionnel de sa visite, précisant qu’il ne s’entretiendrait qu’avec « ceux qui ont des responsabilités pour la république ».
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Le député a semblé très aux faits des divergences d’opinion et des dissensions politiques en Polynésie, n’hésitant pas à plaisanter sur le sujet.
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Jean-Jacques Urvoas a rendez-vous dès lundi matin avec Edouard Fritch. Mercredi, il s’envolera pour les îles Sous-le-vent, puis les Marquises et les Tuamotu. Sa mission prendra fin le 4 mars prochain.