Thomas Piquemal a démissionné en raison d’un désaccord sur la faisabilité du projet controversé de construction d’une centrale nucléaire à Hinkley Point, en Angleterre.
Du rififi chez EDF. Le directeur financier de l’entreprise, Thomas Piquemal, a démissionné en raison d’un désaccord sur la faisabilité du projet controversé de construction d’une centrale nucléaire à Hinkley Point, en Angleterre. Le désaccord porte « sur la faisabilité à court terme » de ce projet gigantesque de 18 milliards de livres (23,2 milliards d’euros), pour lequel le géant français de l’électricité tarde à prendre une décision finale d’investissement, ultime étape pour sa concrétisation. EDF n’a pas souhaité faire de commentaire.
Un projet qui suscite de vives craintes. Une source a indiqué que le directeur financier ne souhaitait pas précipiter ce projet qui inquiète les syndicats du groupe détenu à 84,5% par l’Etat français. Les syndicats craignent que le coût de la construction de deux réacteurs EPR, dans le sud-ouest de l’Angleterre, ne menace l’existence d’EDF et demandent le report du projet, après la signature en octobre 2015 d’un accord commercial avec l’entreprise publique chinoise CGN, qui doit supporter un tiers du financement.
La France et la Grande-Bretagne avaient réaffirmé jeudi leur attachement au projet, qualifié de « pilier » de leur relation bilatérale. Deux jours auparavant, le ministre français de l’Economie, Emmanuel Macron, était déjà monté au front pour défendre la construction des deux EPR, la qualifiant de « très bon investissement » pour l’électricien français.