Le directeur régional de Polynésie la 1ère, Gérald Prufer, a été relevé mercredi de ses fonctions par la direction du groupe France Télévisions, officiellement à la suite de ses propos repris par le journal Le Monde en réaction à la disparition à venir de la chaîne France Ô. Une décision qui secoue la station de Pamatai depuis mercredi.
« Malaise » à la station de Polynésie la 1ère. Les salariés de la chaîne ont appris mercredi que leur directeur régional nommé fin 2016, Gérald Prufer, avait été relevé de ses fonctions par la direction générale du groupe France Télévisions, alors que l’intéressé était lui-même à Paris pour participer à un séminaire du groupe. Le directeur est convoqué le jeudi 21 mars prochain à un entretien avec la direction de pôle Outre-mer et des ressources humaines du groupe France Télévisions.
A l’origine de cette décision, les propos prêtés par le journal Le Monde à Gérald Prufer en marge du dernier Fifo à Papeete sur la mort annoncée de la chaîne France Ô : « C’est une catastrophe, on perd notre première antenne de visibilité en métropole » ou encore « les gens de France 2 sont perçus comme les seigneurs, ceux de France 3 comme les paysans et l’outre-mer, comme les glandus sous les cocotiers ». Le quotidien affirmant également : « Pour Gérald Prufer, le mépris du groupe pour les Ultramarins est à l’origine du sacrifice de France Ô ». Sur cette dernière phrase, on affirme chez les salariés de Polynésie la 1ère qu’il s’agit d’une mauvaise interprétation du quotidien national, le « groupe » ne se référant pas à France Télévisions mais au « groupe » politique UDI à l’Assemblée Nationale qui s’était positionné sur l’avenir de France Ô.
Reste que cette décision, jugée « aussi violente qu’inattendue » par certains salariés de Polynésie la 1ère, a jeté un froid au sein de la station de Pamatai. Un « comité de soutien » a été créé, confirme une source syndicale. Gérald Prufer a également été désigné jeudi délégué syndical FO journaliste Polynésie. « On essaie de partir à la pêche aux infos, mais officiellement on a peu de détails… », regrette un autre syndicaliste qui indique pour l’heure que les organisations syndicales de la station se réunissent sans avoir adopté de position particulière. Une « pétition » de soutien est également en cours d’élaboration dans plusieurs stations du groupe France Télévision dans les outre-mer, selon le blog de l’Association de défense de l’audiovisuel public.
A noter que selon plusieurs sources notamment syndicales, le prédécesseur de Gérald Prufer en Polynésie, Jean-Philippe Pascal, aujourd’hui directeur régional en Nouvelle-Calédonie, a également été recadré par la direction de France Télévisions pour avoir affiché son soutien au directeur polynésien aujourd’hui suspendu.