Il a fallu plus de vingt ans de travail pour que le site de Taputapuatea fasse son entrée au patrimoine mondial de l’Unesco. Ça semble long, mais ce n’est rien comparé au dossier marquisien, lancé il y a plus de trente ans et qui semble patiner. Le Pays doit présenter « un rapport préalable en avril 2018 au niveau du bureau des biens français », indique le ministre de la Culture. Ce qui va peut-être permettre d’accélérer les choses.
La Terre des Hommes au patrimoine mondial de l’humanité ? Un objectif poursuivi depuis les années 1980, lancé par des amoureux du patrimoine et des responsables politiques, puis oublié avant d’être remis sur la table.
Richard Tuheiava, représentant UPLD et président de l’association Na papa e va’u, qui a contribué à l’inscription de Taputapuatea sur la liste du patrimoine mondial, a travaillé pendant un moment sur le dossier marquisien avant de s’en éloigner. Il fait remarquer que les deux candidatures sont très différentes.
À l’Unesco, les Marquises veulent être reconnues à la fois comme un bien culturel et comme un bien naturel. L’archipel ambitionne de répondre à cinq des dix critères de l’organisation internationale, contre trois pour Taputapuatea. Les Marquises se présentent ainsi comme « un témoignage exceptionnel d’une tradition culturelle, d’une civilisation vivante, qui a failli disparaître ». Elles représentent aussi « des phénomènes naturels remarquables et des aires d’une beauté naturelle et d’une importance esthétique exceptionnelles ».
Comme le souligne Richard Tuheiava, mais aussi le ministre de la Culture, Heremoana Maamaatuaiahutapu, ce qui est compliqué, c’est que toutes les îles de l’archipel doivent soutenir le projet d’une même voix. Pour le moment, les différents acteurs n’ont pas réussi à s’entendre sur la liste des sites à inclure au dossier.
Les îles des Marquises ont donc moins d’un an pour se mettre d’accord. Pour les aider à préparer leur dossier, ils pourront notamment compter sur Wanda Diebolt, membre du comité national des biens français du patrimoine mondial (l’instance qui valide les projets de candidature portés, ensuite, par la France auprès de l’Unesco). Après avoir œuvré à la réussite du projet de Taputapuatea, elle doit rejoindre l’équipe qui travaille sur le dossier marquisien.