La Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation, appelée également Quatrième Commission, se réunit en ce moment même à l’ONU. Le président Édouard Fritch a fait le déplacement, tout comme le député Moetai Brotherson et Chantal Galenon, représentante Tavini à l’assemblée, et tous doivent s’exprimer ce mercredi. Le premier pour demander à nouveau la « désinscription » et les seconds pour demander le réel démarrage du processus des Nations Unies.
Comme tous les ans depuis la réinscription de la Polynésie française sur la liste des pays à décoloniser (en 2013), la bataille reste la même : le président du Pays, Édouard Fritch, veut prouver que les Polynésiens ne sont pas un peuple « à décoloniser » et les représentants du Tavini souhaitent que la France accepte un processus de décolonisation et d’autodétermination comme il existe en Nouvelle-Calédonie. La question de la Polynésie française doit être discutée mercredi matin à New York lors de la session de la Quatrième Commission qui se réunit en ce moment même et pour toute la semaine. Du côté du Tavini, c’est une délégation réduite qui s’est présentée compte tenu de la situation sanitaire et du procès en appel de Radio Tefana, qui a finalement été reporté. Chantal Galenon, représentante Tavini à l’assemblée et Moetai Brotherson, député à l’Assemblée nationale, seront notamment entendus. Carlyle Corbin, expert des Nations-Unies, ancien ministre des Îles Vierges américaines, qui a consacré sa carrière à l’éducation mondiale en faveur de l’autodétermination, et qui est aujourd’hui correspondant du Tavini, s’exprimera également. Lors de cette session, le Tavini souhaite rappeler « la feuille de route sur laquelle on devrait déjà être engagé si la France n’était pas dans une position de déni depuis 2013, c’est-à-dire dans la mise en place d’un processus de décolonisation et d’autodétermination ».
Les représentants du Tavini n’ont pas d’inquiétude particulière concernant le maintien de l’inscription de la Polynésie française sur la liste des pays à décoloniser. La question ne se pose plus et pour Moetai Brotherson, Édouard Fritch est « hors-sujet ».
Le président Fritch, lui, a profité de son déplacement pour s’entretenir avec plusieurs ambassadeurs des pays membres des Nations-Unies, selon un communiqué de la présidence. Il a notamment vu l’ambassadeur Nicolas de Rivière, représentant permanent de la France auprès des Nations Unies et membre permanent du conseil de sécurité de l’ONU. Les deux hommes ont abordé divers sujets tels que les enjeux géopolitiques dans le Pacifique Sud, la coopération régionale, l’engagement de la Polynésie française dans le domaine de la gestion durable de l’océan Pacifique et l’avancement du dossier nucléaire polynésien suite à la table ronde Reko Tika. Avec l’ambassadeur Justin Fepuleai, représentant permanent adjoint de la Nouvelle-Zélande auprès des Nations Unies, les discussions ont porté sur la situation de la pandémie en Nouvelle-Zélande et sur l’ouverture prochaine de leurs frontières.
Environnement, enjeux climatiques, géopolitiques, économiques mais aussi la Covid-19, de manière générale dans ses rencontres avec les différents ambassadeurs, Édouard Fritch s’est employé à valoriser le modèle polynésien en mettant en avant la complémentarité réussie avec l’État.