Au contraire du vice-président, Teva Rohfritsch, et du président du Medef, Olivier Kressmann, le directeur des IEOM, Philippe La Cognata, estime que la Poynésie française a tout à gagner à garder sa monnaie.
Dans un article publié par le site La Tribune en septembre dernier, Teva Rohfritsch se montrait favorable au passage à l’euro : « Nous avons les inconvénients de la monnaie unique […], et nous ne profitons pas des avantages que procure une monnaie forte. Il est certain que l’adoption de l’euro donnerait un coup de fouet aux investissements étrangers. » Un point de vue partagé à l’époque par le patron du Medef de Polynésie, Olivier Kressmann, mais que ne partage pas le directeur des IEOM (Instituts d’émission d’outre-mer), Philippe La Cognata, de passage à Tahiti à l’occasion des 50 ans de l’Institut. Le franc CFP a une parité constante avec l’euro, ce qui permet notamment de mieux contrôler l’inflation et le niveau des taux d’intérêts – pour éviter de gros mouvements de capitaux, les taux restent proches de ceux de la BCE, même si un écart subsiste. « En réalité, c’est l’euro sans les contraintes », affirme-t-il. Si l’IEOM donne son avis sur la question, tout dépend des gouvernements en place dans la région, explique le directeur général, Hervé Gonsard, également à Tahiti en ce moment.
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Pour passer à l’euro, il faudrait obtenir l’aval des autorités européennes. Mais avant cela, il faudrait donc que la Nouvelle-Calédonie, la Polynésie française et Wallis et Futuna souhaitent abandonner le franc Pacifique en même temps, or les situations sont bien différentes d’un territoire à l’autre. Et même s’il y « a toujours eu ici une ouverture au sujet », comme le dit Philippe La Cognata, « les autorités polynésiennes ne nous ont pas fait part » de leur désir de passer à l’euro, souligne Hervé Gonsard. Enfin, si la dévaluation de moitié du franc CFA en 1994 a pu marquer les esprits des investisseurs en Afrique, la stabilité du franc Pacifique semble solide.