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Le futur CESC fait-il la part belle aux patrons ?

© CESC

Quatre collèges au lieu de trois, des entrants comme l’association 193, le cluster maritime, le secteur médical et le secteur du numérique, une répartition du nombre de sièges modifiée… Le Conseil économique, social et culturel s’apprête à effectuer sa mue. Pour Mahinui Temarii, de la CSTP, disperser associations et représentants du patronat dans différents collèges revient à étouffer d’éventuelles contestations. « Ce n’est pas du tout notre démarche », assure la ministre en charge des Relations avec les institutions, Nicole Bouteau.

Le nombre de sièges ne bouge pas, il y aura toujours 48 places à accorder aux représentants des salariés, des entrepreneurs et de la société civile. Ce qui doit changer avec cette réforme, c’est la répartition de ces membres en quatre collèges, et non plus trois. Pour Mahinui Temarii, cela modifie l’équilibre des forces en présence en donnant plus de poids aux représentants du patronat.

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Les confédérations syndicales de salariés perdent, effectivement, cinq sièges, mais le but n’est pas d’amoindrir leurs poids, affirme Nicole Bouteau, la ministre en charge des Relations avec les institutions.

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Le principal problème, aux yeux de Mahinui Temarii, ce n’est pas le nombre de sièges, mais c’est que la réforme prévoit un éclatement des associations et des représentants du patronat, qui apparaissent dans divers groupes alors qu’aujourd’hui les frontières sont très claires. Le syndicaliste parle de « manipulation ».

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« Les personnes qui ont proposé ça sont des irresponsables », dénonce Mahinui Temarii. D’après lui, accorder, par exemple, au secteur médical ou aux académies de langues polynésiennes, un siège à se partager, cela va créer « un nouveau problème ». Comment vont-ils s’entendre pour nommer le représentant ? Pour les syndicats, c’est facile, il y a un texte de loi, « le plus fort est celui qui va avoir le plus de sièges, les représentants syndicats sont crédibles », fait valoir le membre de la CSTP. Mais la ministre n’y voit aucun problème et elle fait remarquer que des associations se partagent déjà des sièges aujourd’hui.

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Le CESC doit se prononcer ce vendredi sur le texte, qui retournera ensuite au conseil des ministres avant d’être soumis à l’assemblée.