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Le gouvernement Bayrou a « bien noté nos demandes et enjeux » assure Moetai Brotherson

Pour clôturer son déplacement à Paris, le président de la Polynésie française s’est entretenu ce mercredi avec le Premier ministre, François Bayrou. Un déplacement pour s’assurer de la continuité des dossiers de la Collectivité, non sans mauvaises nouvelles mais avec l’assurance d’être entendu, relate notre partenaire à Paris, Outremers360°.

« On a balayé surtout des sujets politiques » a déclaré Moetai Brotherson à l’issue de son entretien avec le chef de l’exécutif « central ». Des sujets essentiellement politiques car le président a pu, plus tôt dans la journée, évoquer les sujets économiques avec le ministre de l’Économie et des Finances, Éric Lombard.

« On a fait un tour d’horizon de la situation à la fois en Polynésie, dans la région, notamment en Nouvelle-Calédonie, il voulait avoir mon opinion sur ce qui se passe en Nouvelle-Calédonie » a poursuivi Moetai Brotherson, qui assure que François Bayrou « s’est proposé lui-même de venir en Polynésie avant la fin de la mandature ».

« Le budget de la mission Outre-mer a été adopté de manière positive »

Si le chef du gouvernement polynésien repart « satisfait » de son déplacement parisien, il « n’a pas forcément que des bonnes nouvelles » : « L’effort budgétaire global qui est demandé à la Nation, il se fait lui aussi dans les Outre-mer et chez nous ». L’une de ces mauvaises nouvelles est notamment la baisse du financement, côté État, du Contrat de Développement et de Transition (CDT) pour les communes. Contrat important pour la Collectivité qui organise les Jeux du Pacifique de 2027, dont « une partie est liée à l’exécution de ces contrats ».
Si Moetai Brotherson avait été rassuré à l’issue de son entretien, la semaine dernière, avec Manuel Valls, évoquant des « arbitrages » datant du gouvernement Barnier, le président polynésien attendait encore une confirmation ferme, qui semble tarder à venir du côté de Bercy. Des réponses attendues aussi sur le Fonds Vert, « pas tant sur les enveloppes mais sur les process ».

« Le budget de la mission Outre-mer a été adopté de manière positive », car revalorisé, « en revanche, il faut il faut demeurer attentif à l’ensemble des missions qui ne sont pas dans la mission Outre-mer mais qui représentent en fait cinq fois plus en termes de volume financier que celles qui sont gérées par le Ministère des Outre-mer ». « Je pars confiant puisque tous les ministres que j’ai vus ont bien noté quelles étaient nos demandes et nos enjeux » a toutefois assuré Moetai Brotherson.

La présidente de la Commission européenne invitée au Fip

Mardi soir, le président polynésien a été invité à assister à l’Élysée à la remise de l’insigne de commandeur de l’ordre national du Mérite au Haut-commissaire de la Collectivité, des mains du chef de l’État. « L’occasion de discuter avec le président de la République, surtout parlé de l’Union européenne puisque j’ai fait un déplacement à Bruxelles où j’ai rencontré les nouveaux commissaires à la pêche et aux partenariats internationaux ».

Moetai Brotherson annonce aussi avoir remis un courrier d’invitation à la présidente de la Commission européenne, Ursula Von Der Leyen, pour participer au prochain Forum des îles du Pacifique, qui aura lieu en septembre aux Îles Salomon. « Cette démarche est le symbole du retour de l’Union européenne parce que si vous interrogez les chefs d’États dans le Pacifique, ils diront que l’Union européenne a un peu disparu ces dernières années. C’est le ressenti face aux deux grandes puissances de la région que sont la Chine et les États-Unis ».

Moetai Brotherson appelle l’État à « donner les moyens de ses ambitions »

Les chefs d’États et de territoires du Pacifique avaient été conviés par deux fois à Washington par l’ancien président Joe Biden, en 2022 et 2023, à l’occasion de Sommets inédits, dans un contexte de bataille d’influence tendue entre les États-Unis et la Chine dans la région. Le retour de Donald Trump à la Maison Blanche a nécessairement un écho particulier, également dans le Pacifique. « Ça va peut-être obliger certains à se positionner au milieu des deux des deux géants que sont la Chine et les États-Unis dans le Pacifique » estime Moetai Brotherson.

« La position française, celle qui a été déclinée dans la stratégie indopacifique du président de la République et qui consiste à ne pas prendre parti pour un bloc ou pour l’autre mais d’être une sorte de puissance d’équilibre, c’est une position pas évidente à tenir », ajoute le chef de l’exécutif polynésien qui appelle l’État à « donner les moyens de ses ambitions, aussi bien au niveau national qu’au niveau de l’Union européenne ».

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