ACTUS LOCALES

Le gouvernement Fritch, une « dictature molle » pour Nuihau Laurey

©CP/Radio1

L’ancien vice-président, candidat A Here ia Porinetia aux législatives, était L’Invité de la rédaction de Radio1 ce mardi. L’occasion de dénoncer le « clientélisme », « l’assistanat » et « l’absence de débat » qui caractérise selon lui la gouvernance d’Édouard Fritch. L’occasion aussi, à un mois de sa mise en place, de demander l’annulation du projet de contribution pour la solidarité (ex-TVA sociale).

Changer de modèle économique et renouveler le personnel politique. Voilà deux des axes du discours de A Here ia Porinetia à l’occasion des législatives. L’ancien groupe à l’assemblée, disparu par manque d’élus, ne deviendra un vrai parti que le 26 mars prochain avec son congrès fondateur, mais la campagne est bel est bien commencée, pour Nicole Sanquer, qui défend son siège de député dans la deuxième circonscription, Félix Tokoragi, en lice dans la première, et Nuihau Laurey, déterminer à percer dans la troisième. Sur le plateau de Radio1 ce mardi midi, l’ancien vice-président de Gaston Flosse puis d’Édouard Fritch s’est livré à une nouvelle charge contre la politique du gouvernement. En matière sanitaire, où il dénonce le « flou permanent » du gouvernement sur la gestion du Covid, la « cacophonie » sur l’obligation vaccinale, ou le maintien de restrictions comme le pass. Mais aussi, et surtout en matière économique et fiscale.

« On atteint les limites de la capacité des Polynésiens à payer des taxes » 

À un mois jour pour jour de la mise en place de la Contribution pour la solidarité (CPS, un temps nommée TVA sociale), Nuihau Laurey demande une fois plus le retrait ce cette nouvelle taxe de 1,5%, qui doit être prélevée sur tous les achats de biens et services (à l’exception des PPN), de façon non déductible. « C’est une taxe qui va s’appliquer à tous les échelons du circuit commercial » insiste-t-il. Dans un contexte d’inflation déjà pesant, « ça va assommer tous les consommateurs et beaucoup de projets d’investissements ne verront pas le jour ».

Pour Nuihau Laurey cette manne de 12 à 13 milliards de francs n’est en fait pas indispensable pour renflouer les régimes sociaux. L’augmentation des prix devrait selon lui faire augmenter mécaniquement la TVA, les droits de douane et d’autres recettes fiscales. Il suffirait selon lui de dégager suffisamment d’économies pour « rembourser la dette de la CPS ». Et pour cela, l’ancien ministre des Finances revient sur sa proposition de passer de 57 à 39 élus à l’assemblée. Ce qui doit permettre, d’après lui, de dégager 700 millions de francs par an. « Sur quatre mandatures, on rembourse la dette de la CPS sans devoir demander aux Polynésiens de contribuer encore plus alors qu’ils sont déjà très fiscalisés », assure-t-il. Quant aux déficits des régimes, l’ancien sénateur préfère une hausse de « la fiscalité sur les produits à l’origine des maladies – alcool, cigarettes, produits sucrés » – plutôt qu’une taxe unique sans vertu dissuasive. Mais c’est surtout une cure d’amaigrissement qui est proposée aux régimes sociaux, avec davantage de « responsabilité personnelle », et, pour ce qui est de la retraite, un plus grand recours aux régimes privés.

Clientélisme « record »

Même prescription, plutôt libérale, du côté du Pays : « On ne peut pas continuer avec un modèle qui est basé sur plus d’administration, plus de contraintes, plus de procédure, et donc plus de taxes pour faire fonctionner tout ça, insiste Nuihau Laurey. La survie de la Polynésie tient à la capacité de son secteur productif à développer de l’activité, c’est de là que viendra le développement de la Polynésie ».

Et pour changer le modèle, il faut, dit-il changer les personnes. A Here ia Porinetia propose de limiter à deux le nombre des mandats des élus, représentants et tavana compris, de supprimer la prime majoritaire aux territoriales. Un retour de l’instabilité politique ? Un retour du « débat démocratique », répond Nuihau Laurey qui prend l’exemple institutionnel calédonien – dont le Caillou tente pourtant de s’écarter – et dénonce l’absence de réflexion et de contradictions dans la majorité Tapura. Ajouté à cela, le « clientélisme qui atteint des niveaux record » et l’ancien ministre finit de peindre un tableau sombre du gouvernement Fritch : « C’est une dictature molle, estime-t-il. c’est vraiment le clientélisme et l’assistanat sans les idées et le projet ».

Toute l’interview à retrouver en vidéo : 

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