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Le Heiva partagé entre tradition et modernité

Coco Hotahota-Marguerite Lai_CDC6390

Les résultats du Heiva i Tahiti ont été révélés mercredi dernier par le jury. Et l’édition 2015 n’a pas fait exception en amenant son lot de polémique. Marguerite Lai, chef du groupe O Tahiti e, estime que le jury a choisi de privilégier un style bien plus « traditionnel » que les années passées en laissant de côté les groupes plus « contemporains ».

Grande absente des lauréats du Heiva avec O Tahiti e, Marguerite Lai estime que le jury du Heiva a récompensé cette année les groupes strictement « traditionnels » comme Temaeva de Coco Hotahota. Il faut dire que cette année marquait le grand retour des groupes de districts naturellement portés vers des danses très traditionnelles. Un débat s’est donc ouvert entre les partisans d’un Ori tahiti au plus proche de ses racines et ceux d’une évolution de la culture en accord avec son temps. Mais quand on interroge Marguerite Lai sur l’aspect plus « moderne » de O Tahiti e, sa réponse est claire. Son groupe ne fait pas de danse « moderne » mais il « s’adapte » à ce qu’est la culture polynésienne d’aujourd’hui. « Nous, polynésiens d’aujourd’hui pas de demain, nous dansons avec tous ce qui nous a été envoyé, tous ce que nous a appris nos ancêtres, nos aînés et on l’adapte au monde d’aujourd’hui, à la vision d’aujourd’hui et je n’appelle pas ça être moderne ». Pour la chef de groupe, la différence entre « tradition et modernité » réside surtout dans la mise en scène.

De son côté, Coco Hotahota parle simplement de « reconnaissance » envers les valeurs fondamentales de la culture. Pour lui, il est primordial de savoir rendre hommage à ceux qui ont fait du Ori tahiti ce qu’il est aujourd’hui. Sa création présentée lors du Heiva rend d’ailleurs hommage à Madeleine Moua… Ce qui semble lui avoir porté chance pour remporter le célèbre prix éponyme.

Parmi les autres polémiques du cru 2015 figure la fin de la « synthèse » du jury réunissant tous les groupes. Suite à cette mise au banc des groupes au style contemporains, les chefs de troupes, dont Marguerite Lai, demandent  à être reçus par les jurés pour comprendre exactement ce qui est attendu d’eux. « Les décisions que prennent le jury ont un impact très important sur la continuité du Heiva », affirme Marguerite Lai qui parle également de conflits d’intérêts : « Il ne faut plus que des personnes qui ont des groupes de chants et de danses, qui continuent à œuvrer en leurs seins, soient membres du jury ».

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